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L’Espoir des Gazaouis de Rentrer Enfin Chez Eux

Ils ont tout perdu dans la guerre, mais les déplacés de Gaza s'accrochent à l'espoir de rentrer chez eux et de reconstruire leurs maisons en ruines. Un défi immense les attend, mais rien ne semble pouvoir freiner leur détermination...

Dans la bande de Gaza dévastée par des mois de conflit, une lueur d’espoir renaît dans le cœur des milliers de Palestiniens déplacés. Après l’annonce tant attendue d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ils n’ont qu’une seule hâte : rentrer enfin chez eux et tenter de reconstruire ce qui peut encore l’être. Mais le chemin sera long et semé d’embûches.

L’Appel Irrésistible de la Terre Natale

Dans les camps de déplacés qui ont fleuri à travers Gaza, comme celui de Nousseirat, une effervescence fébrile règne depuis l’entrée en vigueur de la trêve. Entre les tentes de fortune en toile et en plastique, les familles s’affairent déjà à rassembler leurs maigres possessions, bien décidées à retourner sans attendre sur leurs terres.

«Je vais retirer les décombres de la maison et placer ma tente sur les gravats, où je vivrai avec mes dix enfants», confie Oum Khalil Bakr, une mère de famille. «Nous savons qu’il fera froid et que nous n’aurons pas de couvertures, mais ce qui importe, c’est de retourner sur notre terre.» Un sentiment partagé par nombre de ses compagnons d’infortune, pour qui la vie dans les camps est devenue insupportable.

Certains, comme la famille Moqat, ont déjà commencé à empaqueter leurs biens dans des cartons, impatients de regagner leur village au nord de l’enclave. «Nous prendrons la tente avec nous et nous y vivrons comme ici, jusqu’à ce qu’ils trouvent une solution pour la reconstruction», explique Fatima Moqat, tout en s’activant pour trouver un camion qui pourrait les ramener.

Une Reconstruction Titanesque

Mais les défis qui attendent les Gazaouis sont immenses. Selon plusieurs agences internationales, l’ampleur des destructions causées par les bombardements et les combats au sol est telle que la reconstruction pourrait s’étaler sur une bonne partie de la prochaine décennie. L’Organisation mondiale de la santé estime à elle seule que rebâtir le système de santé nécessitera dix milliards de dollars et cinq à sept années.

D’après l’ONU, près de 70% des bâtiments de Gaza ont été détruits ou endommagés au 1er décembre. Le Programme des Nations unies pour le développement avait déjà averti l’an dernier qu’il faudrait peut-être attendre 2040 pour reconstruire toutes les maisons détruites. Un horizon bien lointain pour les déplacés qui rêvent de retrouver un semblant de normalité.

Gaza a été détruite et reconstruite une centaine de fois auparavant. Les maisons peuvent être remplacées, mais les gens ne peuvent pas l’être.

Fatima Moqat, déplacée de Gaza

L’Ombre des Vies Perdues

Et au-delà des bâtiments en ruines, c’est le chagrin des vies fauchées pendant cette guerre qui sera le plus dur à surmonter pour les survivants. Selon des données jugées fiables par l’ONU, au moins 46 788 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri sous les bombes israéliennes à Gaza. De l’autre côté de la frontière, l’attaque sanglante du Hamas en octobre 2023 a tué 1 210 personnes en Israël, là aussi essentiellement des civils.

Malgré ce bilan effroyable, les déplacés de Gaza s’accrochent à l’espoir d’un avenir meilleur. «J’attends dimanche matin l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et j’irai embrasser ma terre», murmure Nasr al-Gharabli depuis sa tente, avouant préférer «mourir sur sa terre plutôt qu’en tant que déplacé». Un vœu partagé par tous ces Gazaouis, déterminés à rentrer chez eux coûte que coûte pour panser leurs plaies et celles de leur terre meurtrie.

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