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Soudan : L’ONU alerte sur un conflit de plus en plus dangereux

Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme tire la sonnette d'alarme : le conflit au Soudan devient "encore plus dangereux pour les civils". Attaques ethniques, possibles crimes de guerre, sanctions américaines... la situation semble s'envenimer. Quelles conséquences pour la population ?

La guerre qui fait rage au Soudan depuis avril 2023 prend une tournure de plus en plus inquiétante pour les populations civiles. C’est l’alerte lancée par le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un message publié vendredi sur le réseau social X (anciennement Twitter). Selon lui, le conflit opposant l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) « devient encore plus dangereux pour les civils ».

Une offensive meurtrière dans l’État d’Al-Jazira

Les propos du Haut commissaire font suite à une offensive menée cette semaine par l’armée soudanaise dans l’État central d’Al-Jazira. Lors de cette opération, les forces gouvernementales ont repris le contrôle de Wad Madani, la capitale de cet État, aux mains des FSR. Mais cette offensive a été marquée par de violentes attaques à caractère ethnique contre des groupes minoritaires, faisant plus d’une douzaine de victimes civiles, dont deux enfants, selon des organisations de défense des droits humains.

De possibles crimes de guerre et d’autres atrocités

Pour Volker Türk, il existe « des preuves de crimes de guerre et d’autres atrocités » commises lors de ce conflit. Des accusations graves qui viennent s’ajouter à celles déjà portées contre les deux parties belligérantes. En effet, l’armée comme les FSR sont pointées du doigt pour avoir visé des civils et bombardé sans discrimination des zones habitées.

L’utilisation d’armes extrêmement lourdes dans des zones peuplées au cours de ce conflit, y compris l’utilisation de frappes aériennes dans des zones densément peuplées sur des marchés […] doit cesser.

Ravina Shamdasani, porte-parole du Commissariat aux droits de l’homme

Washington accuse les FSR de « génocide » et sanctionne l’armée

La semaine dernière, les États-Unis ont accusé les paramilitaires des FSR de « génocide » en raison de leurs violences ethniques. Des sanctions ont été imposées à leur commandant, Mohamed Hamdane Daglo. Mais Washington n’épargne pas non plus l’armée régulière. Jeudi, le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, a lui aussi été visé par des sanctions américaines pour avoir « attaqué des écoles, des marchés et des hôpitaux ». Une décision qualifiée d' »immorale » et dénuée de « fondements les plus élémentaires de justice » par les autorités soudanaises.

Des inquiétudes sur l’utilisation d’armes chimiques

Autre sujet d’inquiétude soulevé par l’ONU : de possibles attaques chimiques perpétrées par l’armée soudanaise. Bien que le bureau onusien n’ait pas pu documenter spécifiquement l’utilisation de telles armes, sa porte-parole Ravina Shamdasani a jugé que les rapports faisant état de telles attaques étaient « très préoccupants » et nécessitaient « une enquête plus approfondie ».

Un exode massif vers le Soudan du Sud

Sur le terrain, les combats et les exactions continuent de pousser les civils à la fuite. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), depuis décembre 2024, plus de 120 000 personnes ont fui les violences dans les États du Nil Bleu, du Nil Blanc et de Sennar pour se réfugier au Soudan du Sud voisin. Un exode massif qui témoigne de l’ampleur de la crise humanitaire engendrée par ce conflit.

Résumé de la situation

  • Guerre au Soudan depuis avril 2023 entre l’armée et les paramilitaires des FSR
  • Offensive de l’armée dans l’État d’Al-Jazira, marquée par des attaques ethniques
  • L’ONU alerte sur un conflit « encore plus dangereux pour les civils »
  • Preuves de possibles crimes de guerre et atrocités
  • Washington accuse les FSR de « génocide » et sanctionne aussi l’armée
  • Inquiétudes sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée soudanaise
  • Exode massif de 120 000 civils vers le Soudan du Sud depuis décembre 2024

Face à cette situation dramatique, la communauté internationale se mobilise pour tenter de protéger les civils pris au piège de cette guerre fratricide. Mais le chemin vers la paix semble encore long et semé d’embûches au Soudan, déchiré par les violences. Les appels à la désescalade et au dialogue lancés par l’ONU et d’autres acteurs seront-ils entendus par les belligérants ? L’avenir du pays et de sa population en dépend.

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