Lors de son audition devant le Sénat jeudi, le candidat de Donald Trump au poste de secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a promis de lancer un « nouvel âge d’or économique » aux États-Unis. Avec un programme ambitieux alliant baisses d’impôts massives et protectionnisme commercial, le futur gouvernement espère stimuler la croissance et l’emploi. Mais ce virage conservateur suscite déjà de vives critiques.
La promesse d’une « nouvelle ère de prospérité »
Devant les sénateurs, Scott Bessent s’est montré dithyrambique sur les perspectives économiques des prochaines années :
Je pense que le président Trump a l’opportunité que l’on n’a qu’une fois dans une génération de lancer un nouvel âge d’or économique qui créera des emplois, de la richesse et de la prospérité pour tous les Américains.
Selon lui, la feuille de route de Donald Trump permettra de « reconstruire les familles et les communautés » à travers le pays. Au cœur de ce programme : la pérennisation et l’extension des baisses d’impôts initiées durant le premier mandat, que Bessent qualifie de nécessité pour éviter une « calamité économique ».
Protectionnisme et réduction des dépenses
Outre les allègements fiscaux, l’administration Trump prévoit d’imposer des droits de douane de 10 à 20% sur l’ensemble des importations, voire jusqu’à 60-100% pour les produits chinois. Une mesure protectionniste censée doper la compétitivité de l’industrie américaine, sans impact sur les consommateurs selon Bessent.
Le futur secrétaire au Trésor a également insisté sur la nécessité de s’attaquer au « gros problème de dépenses » du gouvernement fédéral, dont le déficit devrait dépasser les 7% du PIB cette année. Au menu : coupes dans les aides aux énergies renouvelables et révision de certaines dispositions du plan vert de Joe Biden.
Des propositions qui divisent
Mais cette cure d’austérité et ce virage protectionniste sont loin de faire l’unanimité. Pour le sénateur démocrate Michael Bennet, les baisses d’impôts profiteront avant tout « aux plus riches » sans effet de ruissellement.
La volonté affichée par Donald Trump de renforcer les droits de douane, y compris envers des partenaires commerciaux proches comme le Canada et le Mexique, inquiète également de nombreux observateurs qui craignent une guerre commerciale.
Quant aux coupes budgétaires, elles pourraient fragiliser des pans entiers de l’économie et de la société, de la transition énergétique aux programmes sociaux.
Bessent se veut rassurant
Face à ces critiques, le candidat au Trésor s’efforce de rassurer. Il promet de respecter l’indépendance de la Réserve fédérale en matière de politique monétaire, contrairement à ce que laissaient entendre certaines déclarations de Donald Trump.
Cet ancien gestionnaire d’actifs, bien connu des milieux financiers, assure aussi que l’impact inflationniste des droits de douane sera limité voire nul s’ils sont progressivement mis en place. Un pari risqué alors que l’inflation reste élevée.
Enfin, sur le dossier ukrainien, Bessent s’est dit prêt à « renforcer les sanctions » contre la Russie « aux niveaux nécessaires pour l’amener à la table des négociations », laissant présager un durcissement de ton.
La validation de sa nomination par le Sénat est quasi-acquise compte tenu de la majorité républicaine. Mais la mise en œuvre de ce programme économique controversé s’annonce d’ores et déjà complexe, sur fond de défiance des marchés et de divisions politiques.
Reste à savoir si le pari de la « Trumponomics » réussira son retour, après un premier mandat en demi-teinte, ou si les craintes de ses détracteurs se concrétiseront. L’avenir économique des États-Unis en dépend largement.
Cet ancien gestionnaire d’actifs, bien connu des milieux financiers, assure aussi que l’impact inflationniste des droits de douane sera limité voire nul s’ils sont progressivement mis en place. Un pari risqué alors que l’inflation reste élevée.
Enfin, sur le dossier ukrainien, Bessent s’est dit prêt à « renforcer les sanctions » contre la Russie « aux niveaux nécessaires pour l’amener à la table des négociations », laissant présager un durcissement de ton.
La validation de sa nomination par le Sénat est quasi-acquise compte tenu de la majorité républicaine. Mais la mise en œuvre de ce programme économique controversé s’annonce d’ores et déjà complexe, sur fond de défiance des marchés et de divisions politiques.
Reste à savoir si le pari de la « Trumponomics » réussira son retour, après un premier mandat en demi-teinte, ou si les craintes de ses détracteurs se concrétiseront. L’avenir économique des États-Unis en dépend largement.
