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Incendies à Los Angeles : L’État d’Urgence Sanitaire Déclaré

Les incendies ravagent Los Angeles depuis 4 jours. Au-delà des dégâts colossaux, c'est maintenant la santé des habitants qui est en jeu. Les autorités ont déclaré l'état d'urgence sanitaire face à une pollution de l'air alarmante due aux fumées toxiques. Les Angelinos sont appelés à rester cloîtrés chez eux, fenêtres closes. Mais pour combien de temps encore ?

Depuis quatre jours, les flammes ravagent sans relâche la mégalopole californienne. Des milliers d’hectares sont partis en fumée, des quartiers entiers réduits en cendres. Mais au-delà des dégâts matériels colossaux, c’est un autre fléau qui s’abat maintenant sur les Angelinos : une pollution de l’air extrême due aux fumées toxiques dégagées par les incendies. Face à ce danger invisible mais bien réel, les autorités ont été contraintes de déclarer l’état d’urgence sanitaire pour l’ensemble du comté.

Un air irrespirable

Depuis le début des incendies, la qualité de l’air n’a cessé de se dégrader à Los Angeles, atteignant des niveaux critiques. Les particules fines, les cendres et la suie se sont répandues comme une chape de plomb sur la ville, rendant l’air irrespirable. Vendredi, la quantité de substances nocives dans l’atmosphère était encore quatre fois supérieure aux normes de l’OMS.

Face à cette situation alarmante, le département de santé publique de Los Angeles a tiré la sonnette d’alarme. Dans un communiqué, il souligne que « les incendies et les vents violents ont gravement dégradé la qualité de l’air, posant des risques immédiats et à long terme pour la santé publique ». L’état d’urgence sanitaire a donc été déclaré.

Des risques sanitaires majeurs

Car respirer un air aussi pollué n’est pas sans conséquence. Les fumées dégagées par les feux de forêt sont en effet bourrées de substances toxiques qui peuvent s’avérer extrêmement nocives pour l’organisme, même sur le court terme :

  • Irritations des yeux, du nez et de la gorge
  • Maux de tête
  • Nausées
  • Aggravation de l’asthme et des maladies respiratoires

Mais c’est surtout sur le long terme que le bilan pourrait être lourd. Plusieurs études ont en effet démontré que l’exposition prolongée aux fumées d’incendie augmente significativement les risques de développer des cancers, des maladies cardiovasculaires ou encore des troubles neurologiques.

L’altération de la fonction pulmonaire et la mauvaise oxygénation du cerveau peuvent entraîner des troubles cognitifs.

Graff Zivin, chercheur à l’université de San Diego

Les Angelinos appelés à se calfeutrer

Conscientes de la gravité de la situation, les autorités sanitaires ont multiplié les recommandations à l’attention de la population. Il est vivement conseillé à tous les habitants :

  • De rester chez eux autant que possible
  • De garder portes et fenêtres fermées
  • D’utiliser la climatisation pour filtrer l’air
  • De porter un masque en cas de sortie

Les personnes les plus fragiles, comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou celles souffrant de problèmes respiratoires sont particulièrement à risque. Il leur est fortement déconseillé de mettre le nez dehors.

La plupart des écoles de la ville ont d’ailleurs annulé les cours jusqu’à nouvel ordre afin de limiter l’exposition des élèves et du personnel. Une sage décision au vu des taux de pollution record enregistrés à proximité de certains établissements.

Une ville en apnée

En attendant une amélioration de la situation, c’est toute la vie de la cité des anges qui tourne au ralenti. Beaucoup d’entreprises et de commerces ont baissé le rideau, les administrations tournent au ralenti, les transports sont fortement perturbés. Los Angeles retient son souffle, dans tous les sens du terme.

Les purificateurs d’air sont en rupture de stock dans la plupart des magasins depuis déjà plusieurs jours. Certains habitants tentent de calfeutrer eux-mêmes leurs fenêtres avec du scotch pour empêcher l’air vicié de pénétrer dans leur logement. Une solution de fortune, dans une ville en proie à la psychose de l’air pollué.

Car malgré les efforts des pompiers qui luttent sans relâche contre les flammes, nul ne sait combien de temps cette situation de crise va perdurer. Les dernières prévisions météorologiques ne sont guère rassurantes, annonçant un temps sec et venteux pour les prochains jours, des conditions propices à la propagation des feux.

Les Angelinos vont donc devoir prendre leur mal en patience et s’accommoder encore un moment de cet air nauséabond et malsain qui plane sur leur ville. Une respiration difficile, dans l’attente d’une éclaircie qui semble bien lointaine. Los Angeles suffoque, prisonnière d’un épais brouillard toxique dont on n’aperçoit pas encore la fin. Une ville à bout de souffle.

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