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L’opposition sud-coréenne lance une procédure de destitution

Le principal parti d'opposition sud-coréen a lancé une procédure de destitution contre le Premier ministre et président par intérim Han Duck-soo. Une situation politique complexe et inédite qui témoigne des fortes tensions au sein du pays. Découvrez les dessous de cette crise sans précédent...

Une crise politique sans précédent secoue actuellement la Corée du Sud. Le principal parti d’opposition a en effet annoncé vouloir lancer une procédure de destitution contre le Premier ministre et président par intérim Han Duck-soo. Ce dernier, en poste depuis la destitution du président Yoon Suk Yeol par le Parlement le 14 décembre dernier, refuse de promulguer deux lois visant à enquêter sur son prédécesseur.

Le président par intérim dans le viseur de l’opposition

Han Duck-soo est accusé par l’opposition de vouloir protéger l’ancien président Yoon Suk Yeol. D’après des sources parlementaires, le Parti démocrate souhaitait la création de deux commissions d’enquête spéciales. La première devait se pencher sur la tentative avortée de Yoon d’imposer la loi martiale début décembre. La seconde visait à faire la lumière sur des soupçons de corruption visant son épouse Kim Keon Hee.

Face au refus du président par intérim de promulguer les lois nécessaires à la mise en place de ces commissions, l’opposition a décidé de passer à l’offensive. Mardi, lors d’une conférence de presse, le chef de l’opposition à l’Assemblée nationale Park Chan-dae a annoncé le lancement immédiat d’une procédure de destitution à l’encontre de Han Duck-soo.

Une situation politique inédite

Si cette procédure aboutit, il s’agira d’une première dans l’histoire de la Corée du Sud. Jamais encore un président par intérim n’avait été destitué après le président titulaire. Une situation qui témoigne de l’extrême tension politique qui règne dans le pays depuis plusieurs semaines.

Derrière cette crise, c’est bien le sort de l’ancien président Yoon Suk Yeol qui se joue. Bien que suspendu de ses fonctions, il reste officiellement le président du pays en attendant une décision de la Cour constitutionnelle. Parallèlement, il fait l’objet d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale en Corée du Sud.

Le débat sur la majorité requise pour destituer le président par intérim

L’opposition, qui détient 192 sièges sur 300 au Parlement, estime n’avoir besoin que d’une majorité simple pour déposer Han Duck-soo de ses fonctions de Premier ministre. A l’inverse, le parti au pouvoir soutient qu’une majorité des deux tiers est nécessaire étant donné son statut de président par intérim.

C’est donc une véritable bataille juridique et politique qui s’engage. La Constitution sud-coréenne prévoit en effet des modalités différentes selon que l’on cherche à destituer le président ou le Premier ministre :

  • Pour le président : majorité des deux tiers requise à l’Assemblée nationale
  • Pour le Premier ministre et les autres membres du gouvernement : majorité simple suffisante

Reste à savoir comment ces dispositions seront interprétées dans le cas particulier d’un président par intérim. Une chose est sûre, cette nouvelle étape dans la crise politique sud-coréenne promet de nouveaux rebondissements dans les jours et semaines à venir. L’issue de ce bras de fer entre gouvernement et opposition sera scrutée de près, tant elle pourrait avoir des conséquences majeures sur l’avenir politique du pays.

En conclusion

La Corée du Sud traverse une période politique particulièrement agitée. Après la destitution historique du président Yoon Suk Yeol en décembre, c’est maintenant son successeur par intérim Han Duck-soo qui est dans le viseur de l’opposition.

En refusant de promulguer des lois visant à enquêter sur les agissements de l’ancien président, Han s’est attiré les foudres du Parti démocrate qui a lancé à son encontre une procédure de destitution. Une première dans l’histoire du pays qui pourrait avoir de lourdes conséquences politiques.

Derrière cette nouvelle étape dans la crise, c’est bien le sort de Yoon Suk Yeol et les suites judiciaires de sa présidence avortée qui se jouent. La Corée du Sud retient son souffle dans l’attente du dénouement de ce feuilleton politique hors normes.

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