Alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes des États-Unis, Cuba a tenu à rappeler sa disposition à dialoguer avec son voisin du nord. Une main tendue qui intervient dix ans jour pour jour après l’annonce du rapprochement historique entre les deux pays, initié par Barack Obama et Raul Castro.
Un rapprochement historique remis en question
Le 17 décembre 2014, les présidents Barack Obama et Raul Castro créaient la surprise en annonçant leur volonté de tourner la page de plus d’un demi-siècle d’affrontement entre leurs deux pays. Cette décision courageuse avait permis le rétablissement des relations diplomatiques en 2015, ouvrant la voie à un dégel progressif des relations.
Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2016 a brutalement stoppé ce processus. Le républicain a durci les sanctions économiques contre l’île, réinscrivant notamment Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme. Une décision lourde de conséquences pour l’économie cubaine.
Cuba sous pression
Sous le coup d’un embargo américain depuis 1962, Cuba traverse actuellement sa pire crise économique depuis la chute de l’Union soviétique dans les années 1990. Le pays de 10 millions d’habitants est confronté à de graves pénuries et des coupures d’électricité à répétition. Une situation qui a poussé un nombre record de Cubains à quitter l’île ces derniers mois.
Dans quatre ans, l’administration Trump sera terminée et Cuba révolutionnaire, Cuba socialiste, sera toujours là!
Carlos Fernandez de Cossio, vice-ministre cubain des Affaires étrangères
La balle dans le camp américain
Malgré ce contexte difficile, les autorités cubaines ont tenu à rappeler leur volonté de dialogue avec les États-Unis. Selon une source proche du dossier, La Havane ne compte pas prendre l’initiative de suspendre les échanges existants, y compris sur les sujets sensibles.
L’administration Biden a timidement assoupli certaines sanctions et repris les discussions sur les questions migratoires et la lutte anti-terroriste. Mais Cuba reste sur la liste noire américaine, un obstacle majeur à la normalisation des relations.
La balle est désormais dans le camp de Donald Trump. Le président fraîchement élu devra clarifier sa position vis-à-vis de Cuba. Certains à Washington rêvent de voir l’île s’effondrer sous le poids des sanctions. Mais pour le vice-ministre cubain Carlos Fernandez de Cossio, ces gens en seront pour leurs frais:
Dans quatre ans, l’administration Trump sera terminée et Cuba révolutionnaire, Cuba socialiste, sera toujours là!
L’avenir des relations Cuba/États-Unis en suspens
Quelle direction prendront les relations entre Cuba et les États-Unis sous la présidence Trump ? La question reste entière. Une chose est sûre: malgré ses difficultés, l’île n’entend pas transiger sur sa souveraineté.
La Havane se dit prête à développer des relations sérieuses et respectueuses avec Washington. Mais le dialogue ne pourra reprendre que sur la base de la réciprocité et du respect des intérêts de chacun. Pas question pour le régime cubain de faire des concessions unilatérales.
Les premiers mois de la nouvelle administration Trump donneront le ton des quatre prochaines années. Cuba espère une inflexion de la politique américaine à son égard. Mais au vu des antécédents du milliardaire sur le sujet, l’optimisme n’est pas vraiment de mise. Les relations entre les deux voisins risquent de rester encore longtemps en dents de scie, au grand dam des populations.