Alors que les armes se taisent à peine dans la bande de Gaza après des mois d’une guerre meurtrière, les responsables israéliens commencent déjà à se projeter sur l’avenir de ce territoire palestinien. Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a ainsi déclaré mardi souhaiter un « contrôle sécuritaire total » de son pays sur Gaza à l’issue du conflit en cours. Une position qui suscite de nombreuses interrogations sur la gouvernance future de l’enclave palestinienne.
Un plaidoyer pour une mainmise sécuritaire israélienne
Sur son compte X (ex-Twitter), le ministre Israël Katz a affirmé qu’après avoir éliminé la puissance militaire et gouvernementale du Hamas à Gaza, Israël devrait exercer un contrôle sécuritaire total sur le territoire, avec une liberté d’action complète. Une position qu’il a présentée comme étant personnelle. Pour illustrer son propos, il a comparé la gouvernance à venir de Gaza avec celle actuellement en place en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Des divergences au sein du gouvernement israélien
Mais cette vision d’une mainmise totale sur la sécurité à Gaza ne fait pas l’unanimité, y compris au sein du gouvernement israélien. Le prédécesseur de M. Katz au ministère de la Défense, Yoav Gallant, s’était par exemple fermement opposé à tout contrôle israélien durable dans la bande de Gaza après la guerre. Avant d’être limogé en mai dernier par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en raison de divergences sur la conduite du conflit, il avait même appelé ce dernier à prendre des engagements en ce sens.
L’ombre de l’occupation passée
Il faut rappeler que l’armée israélienne a déjà occupé la bande de Gaza par le passé, de 1967 à 2005, date de son retrait unilatéral. Un retrait qui avait alors entraîné l’évacuation, parfois par la force, des colons israéliens qui s’étaient installés dans ce territoire durant ces années d’occupation. Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis sa prise de pouvoir en 2007, rejette catégoriquement toute présence israélienne.
Quel avenir pour Gaza et les Palestiniens ?
La guerre actuelle, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas, a fait plus de 1 200 morts côté israélien, en majorité des civils, et plus de 45 000 Palestiniens ont péri dans la campagne militaire de représailles menée par Israël, selon des sources concordantes. Avec des déclarations comme celles d’Israël Katz, c’est toute la question de l’avenir de Gaza et de ses habitants palestiniens après ce conflit d’une rare intensité qui est posée.
Gaza ne peut pas être laissée sous le contrôle total du Hamas, mais une occupation militaire israélienne n’est pas non plus une solution viable. Il faut trouver un équilibre permettant d’assurer la sécurité d’Israël tout en donnant des perspectives aux Palestiniens.
– Une source diplomatique occidentale à Jérusalem
Mais à ce stade, aucun plan concret ne semble émerger, que ce soit du côté israélien ou de la communauté internationale, laissant planer le spectre d’une nouvelle poudrière à retardement. La bande de Gaza et ses plus de 2 millions d’habitants palestiniens restent ainsi suspendus aux décisions qui seront prises dans les prochaines semaines et les prochains mois. Des décisions lourdes de conséquences qui façonneront l’avenir de ce territoire meurtri par des décennies de conflit.