Selon les informations transmises par une ONG ce lundi, Israël aurait mené dans la nuit de dimanche à lundi des frappes aériennes « violentes » sur de multiples installations militaires situées dans la région côtière de la Syrie. Ces raids auraient provoqué une vive panique au sein de la population locale.
Une offensive d’une rare intensité
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des avions de combat israéliens ont ciblé de nombreux sites stratégiques sur la côte syrienne, notamment des unités de défense aérienne et des dépôts de missiles sol-sol. L’ONG affirme qu’il s’agit des « frappes les plus lourdes depuis 2012 » dans la région de Tartous, qui abrite une base navale russe.
Depuis le renversement du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre dernier, l’OSDH a recensé pas moins de 473 frappes israéliennes visant des cibles militaires à travers toute la Syrie. Une escalade qui témoigne des tensions persistantes entre les deux pays.
La population sous le choc
Sur place, les dégâts matériels sont considérables. Dans le village de Bmalkah, près de Tartous, les routes sont jonchées de débris de verre projetés par le souffle des explosions. Une épaisse fumée s’élève des collines environnantes où les bombardements ont arraché les feuilles des oliviers.
Ça a commencé peu après minuit et ça s’est poursuivi jusqu’à 06h00 du matin. C’était comme un tremblement de terre. Toutes les vitres de ma maison ont explosé.
Ibrahim Ahmed, 28 ans, employé dans un cabinet d’avocat
À Hemmine, un autre village touché, les habitants font également état de lourds dégâts. « Toutes les maisons ont été soufflées, les gens se sont précipités dehors », raconte Rana Sleimane, pointant d' »énormes dégâts » dans les habitations.
Des frappes minutieusement ciblées
Selon l’OSDH, les bombardements israéliens visaient principalement à détruire des tunnels situés sous les montagnes de la région. Ces installations souterraines abriteraient des stocks d’armements stratégiques :
- Missiles balistiques
- Munitions
- Obus de mortier
- Autres équipements militaires
Depuis la chute du régime Assad, l’État hébreu a intensifié ses opérations en Syrie, affirmant vouloir empêcher l’arsenal de l’ancien pouvoir de tomber entre de mauvaises mains. Israël nie cependant avoir un quelconque intérêt à entrer en conflit ouvert avec son voisin.
Vives tensions à la frontière
En parallèle de ces frappes, l’armée israélienne a pris le contrôle de la zone tampon du Golan, à la frontière avec la Syrie. Une incursion fermement dénoncée samedi par le chef de la coalition dominée par des islamistes qui a pris le pouvoir à Damas.
La Syrie est trop « épuisée » pour s’engager dans un nouveau conflit.
Abou Mohammad al-Jolani, chef de la coalition au pouvoir en Syrie
Malgré la condamnation, ce dernier a reconnu que son pays était trop affaibli pour envisager une confrontation directe avec Israël. Une situation explosive qui fait craindre une nouvelle escalade militaire dans la région.
Une communauté internationale préoccupée
Face à ces développements inquiétants, de nombreux acteurs de la scène internationale appellent à la retenue des deux côtés. Plusieurs pays arabes et européens redoutent qu’une nouvelle flambée de violence ne déstabilise davantage la région.
À l’ONU, des discussions d’urgence pourraient être organisées dans les prochains jours afin d’éviter une aggravation de la crise. Les États-Unis, allié traditionnel d’Israël, n’ont pas encore réagi officiellement.
Un avenir incertain
Pour les Syriens, déjà durement éprouvés par des années de guerre civile et d’instabilité politique, ces nouvelles frappes font ressurgir le spectre d’un conflit de grande ampleur.
Entre les ruines de leurs maisons et la crainte de nouveaux raids, c’est tout un peuple qui peine à entrevoir des jours meilleurs. Une situation humanitaire et sécuritaire préoccupante, qui nécessitera un engagement fort de la communauté internationale pour éviter le pire.
Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir de la Syrie et la stabilité de tout le Moyen-Orient. Alors qu’Israël semble déterminé à poursuivre ses opérations, le nouveau pouvoir syrien devra faire preuve d’habileté diplomatique pour éviter l’embrasement. Un défi de taille pour ce pays meurtri, qui peine encore à se relever d’une décennie de déchirements.