En plein cœur du conflit syrien qui déchire le pays depuis des années, une lueur d’espoir vient d’émerger. Les Kurdes syriens, qui contrôlent une partie du nord-est de la Syrie, ont lancé un appel vibrant pour un arrêt total des combats sur l’ensemble du territoire. Une main tendue vers le nouveau pouvoir en place à Damas, dominé par des islamistes, dans l’espoir d’entamer un dialogue national salvateur.
Cette initiative courageuse intervient alors que le pays est en proie à une recrudescence des violences. Il y a plus d’une semaine, une coalition dirigée par le groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) prenait le pouvoir à Damas après une offensive fulgurante. Dans le même temps, des groupes armés proturcs lançaient une offensive contre les forces kurdes dans le nord-est, s’emparant notamment de l’enclave stratégique de Tal Rifaat.
Un appel à l’unité et au dialogue
Face à cette situation explosive, l’administration autonome kurde a décidé de tendre la main. Dans un communiqué lu à Raqa, Hussein Othman, chef du conseil exécutif, a appelé à « l’arrêt des opérations militaires sur l’ensemble du territoire syrien pour entamer un dialogue national ». Un geste fort pour tenter de sortir de l’engrenage de la violence.
Les Kurdes syriens, principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis, estiment que le temps est venu de tourner la page. « La politique d’exclusion et de marginalisation qui a détruit la Syrie doit se terminer et toutes les forces politiques doivent bâtir la nouvelle Syrie », affirme l’administration autonome kurde.
Préserver l’unité et la souveraineté du pays
Au-delà de l’appel au cessez-le-feu, les Kurdes syriens mettent en avant des principes fondamentaux pour l’avenir du pays. Ils soulignent la nécessité de « préserver l’unité et la souveraineté des territoires syriens » face aux attaques de la Turquie et de ses alliés. Un message clair pour réaffirmer leur attachement à l’intégrité territoriale de la Syrie.
Autre point crucial soulevé : le partage équitable des richesses du pays. Les Kurdes, qui contrôlent une grande partie des zones pétrolières, se déclarent favorables à une répartition juste des ressources. Une position qui pourrait faciliter les négociations avec le pouvoir central.
Une trêve fragile à Manbij
Sur le terrain, la situation reste précaire malgré une médiation américaine qui a permis de conclure une trêve à Manbij. Cette ville du nord, où les combats ont fait 218 morts, est un point de friction majeur entre les forces kurdes et les groupes proturcs. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces derniers se préparent d’ailleurs à lancer l’assaut sur Kobané, autre bastion kurde.
La Turquie, un acteur incontournable
La Turquie apparaît comme un acteur clé dans l’évolution du conflit. Principal soutien des nouvelles autorités de Damas, Ankara a été l’un des premiers pays à rouvrir son ambassade dans la capitale syrienne. Une normalisation des relations qui pourrait peser dans les rapports de force.
Face à cette situation complexe, l’initiative des Kurdes syriens apparaît comme une tentative audacieuse pour sortir de l’impasse. Leur appel à un cessez-le-feu national et à un dialogue inclusif est un pas vers la paix. Reste à savoir si leur voix sera entendue par toutes les parties prenantes de ce conflit qui a déjà fait tant de victimes.