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La COP16 sur la désertification cherche des solutions à la dégradation des terres

La COP16 de Riyad cherche des solutions face à la dégradation galopante des terres dans le monde. Les délégations internationales négocient pour trouver des financements contre ce fléau qui menace la sécurité alimentaire. La dernière ligne droite est cruciale pour l'avenir de nos sols.

Alors que 40% des terres mondiales sont aujourd’hui dégradées, menaçant gravement la sécurité alimentaire, tous les regards sont tournés vers Riyad. La capitale saoudienne accueille depuis le 2 décembre et jusqu’à ce vendredi la 16ème Conférence des Parties (COP) sur la lutte contre la désertification. Des négociations cruciales s’y déroulent pour tenter de trouver des solutions et des financements face à ce fléau qui n’épargne aucun continent.

La dégradation des terres, un enjeu majeur pour l’humanité

Sécheresse, déforestation, urbanisation galopante, agriculture intensive… De multiples facteurs contribuent à la dégradation rapide des sols dans le monde. Selon les experts, ce sont près de 2 milliards d’hectares de terres qui sont aujourd’hui dégradées, soit une superficie équivalente à celle de la Russie. Un chiffre alarmant qui ne cesse de croître.

La dégradation des terres concerne tout le monde, des pays les plus riches aux pays les plus pauvres. C’est un enjeu crucial pour la survie de l’humanité.

Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification

Les conséquences sont multiples et dévastatrices : perte de biodiversité, diminution des rendements agricoles, aggravation de l’insécurité alimentaire, exode rural… Selon l’ONU, la dégradation des terres menace directement les moyens de subsistance de plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde.

Des enjeux cruciaux pour la COP16

Face à l’ampleur du défi, la COP16 qui se tient actuellement à Riyad revêt une importance capitale. Plusieurs sujets majeurs sont sur la table des négociations :

  1. Le financement de la lutte contre la désertification. Les pays en développement, qui sont souvent les plus touchés, réclament des fonds supplémentaires de la part des pays riches. L’objectif est de mobiliser 200 millions de dollars par an.
  2. La restauration des terres dégradées. L’ONU a fixé un objectif ambitieux : restaurer 1 milliard d’hectares de terres d’ici 2030. Mais les moyens manquent pour y parvenir.
  3. L’adaptation des pratiques agricoles. Face au changement climatique et à la pression démographique, il est urgent de promouvoir une agriculture plus durable et respectueuse des sols.

Les attentes sont fortes, mais les négociations s’annoncent difficiles tant les intérêts divergent entre pays du Nord et du Sud. Certains redoutent des « promesses creuses », comme ce fut le cas lors des précédentes COP sur la désertification.

Un enjeu crucial pour les pays du Sahel

Parmi les régions les plus touchées par la dégradation des terres, le Sahel est en première ligne. Cette bande semi-aride qui traverse l’Afrique d’ouest en est fait les frais de plein fouet. D’après une source proche des négociations, les pays du Sahel font front commun à Riyad pour réclamer des engagements forts.

Sans un soutien international massif, le Sahel court à la catastrophe. Des millions de personnes risquent de basculer dans la famine et l’exode. Nous sommes au pied du mur.

Un négociateur d’un pays du Sahel

Selon les projections, si rien n’est fait, le Sahel pourrait perdre jusqu’à 30% de ses terres arables d’ici 2050. Une perspective catastrophique pour une région déjà très pauvre et en proie à une forte instabilité.

La France aussi concernée

Si la désertification est souvent associée aux pays du Sud, les pays développés ne sont pas épargnés. En France, un tiers des sols sont considérés comme menacés, en particulier dans le Sud-Est et le pourtour méditerranéen.

Sécheresse, artificialisation des terres, érosion… Les causes sont multiples et les conséquences préoccupantes, comme l’a souligné récemment un rapport alarmant du GIEC. Le gouvernement a promis des mesures, mais les ONG environnementales jugent les actions encore trop timides.

Vers un accord ambitieux à Riyad ?

Alors que la COP16 entre dans sa dernière ligne droite, la pression monte pour arracher un accord ambitieux face à l’urgence. Mais à ce stade, d’après des sources proches des discussions, de profondes divergences subsistent entre pays riches et pays en développement sur la question des financements.

Face à ce qui est peut-être l’un des plus grands défis environnementaux du 21ème siècle avec le changement climatique, certains appellent à un véritable « plan Marshall » pour les sols. Faute de quoi, avertissent les experts, c’est tout l’équilibre de la planète qui pourrait être menacé. Les prochaines heures seront décisives.

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