La France traverse une période de turbulences sans précédent. Suite à la censure historique du gouvernement par l’Assemblée nationale, c’est toute l’économie du pays qui se retrouve plongée dans l’incertitude. Des secteurs clés comme l’énergie, l’immobilier et l’agriculture s’inquiètent des répercussions de cette crise politique majeure. Quelles conséquences concrètes pour les entreprises et les ménages français ? Décryptage.
Investissements étrangers à l’arrêt, fusions gelées
Selon une source proche des milieux financiers, les investissements étrangers en France seraient actuellement « à l’arrêt complet » depuis la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. Dans ce contexte d’instabilité politique, les grands groupes internationaux préfèrent attendre avant d’engager de nouveaux projets sur le territoire. Un coup dur pour l’attractivité tricolore.
Même son de cloche du côté des fusions-acquisitions. « La nouvelle donne politique enclenche un coup d’arrêt aux opérations franco-françaises », confie un banquier d’affaires. Et pour cause : en cas de fusion, des restructurations sont souvent nécessaires, avec à la clé des suppressions de postes. Un scénario politiquement explosif en pleine crise sociale.
Croissance amputée pour 2024 et 2025
Les économistes commencent à chiffrer l’impact de ce séisme politique. Selon une récente étude de l’OFCE, le choc d’incertitude lié à la dissolution « ferait baisser la croissance du PIB français de 0,1 point pour 2024 et de 0,3 point pour 2025 ». Une prévision assombrie par le spectre d’une France ingouvernable et d’un budget 2025 rejeté.
Les investisseurs surveilleront particulièrement l’ampleur du déficit public l’année prochaine.
Une source au ministère des Finances
Immobilier et agriculture en première ligne
Certains secteurs sont plus exposés que d’autres aux remous politiques. C’est le cas de l’immobilier neuf, qui voit ses aides publiques (prêts à taux zéro notamment) gelées avec le rejet du budget. Les professionnels redoutent un arrêt brutal des ventes et mises en chantier.
L’agriculture aussi s’alarme. Des mesures clés comme l’exonération de charges sur les travailleurs occasionnels sont aujourd’hui suspendues. Un coup dur alors que les récoltes approchent. Les exploitants craignent de ne pas trouver de saisonniers, faute d’incitations fiscales.
La prudence, maître-mot des entreprises
Dans ce contexte anxiogène, le mot d’ordre est clair pour les entreprises françaises : attendre et limiter les risques. « Tous les projets un peu audacieux sont remis à plus tard. C’est la politique de la prudence qui prime », observe un représentant patronal. Gel des embauches, report des investissements… Les grands groupes naviguent à vue, dans l’attente d’un éclaircissement politique.
L’espoir d’un sursaut politique
Malgré ces vents contraires, certains veulent croire à un sursaut salvateur des responsables politiques. « Il faut absolument que gauche et droite s’entendent sur un programme économique de urgence, avant que la situation ne se dégrade davantage », plaide ce professeur d’économie. Un vœu partagé par de nombreux chefs d’entreprise, qui appellent les élus à « faire preuve de responsabilité » pour éviter la tempête financière redoutée.
L’économie française est aujourd’hui suspendue aux soubresauts de sa vie politique. Entre blocages institutionnels et incertitudes persistantes, le risque d’une récession n’a jamais été aussi fort. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour éloigner ce spectre. Les entreprises et les ménages attendent un signe fort des responsables politiques pour retrouver la confiance et la visibilité indispensables à la croissance. L’avenir du pays est en jeu.