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L’appel du chef rebelle syrien à l’Irak : se tenir à l’écart du conflit

Le chef rebelle syrien lance un appel à l'Irak : "Restez en dehors du conflit syrien". Mais cet avertissement sera-t-il entendu ? Les derniers développements soulèvent de nombreuses questions sur l'avenir de la région...

Alors que les combats font rage en Syrie, le chef rebelle Abou Mohammed al-Jolani vient de lancer un appel fort à l’Irak. Dans un message vidéo publié jeudi, il exhorte le pays voisin à se tenir à l’écart du conflit syrien qui a pris une nouvelle dimension ces derniers jours.

Un avertissement au Premier ministre irakien

C’est directement au Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani qu’Abou Mohammed al-Jolani s’est adressé. Le leader du puissant groupe rebelle Hayat Tahrir al-Cham (HTS) l’a mis en garde contre toute implication de l’Irak dans « la nouvelle fournaise » syrienne.

Selon une source proche du dossier, le chef de HTS craint en particulier une intervention des Hachd al-Chaabi, ces anciens groupes paramilitaires pro-iraniens intégrés depuis quelques années dans les forces irakiennes. Il a appelé M. Soudani à les empêcher d’entrer dans le conflit.

Des « craintes et illusions » infondées ?

Dans son message, Abou Mohammed al-Jolani balaie les inquiétudes de certains politiciens irakiens qui redoutent une propagation de la guerre en Syrie à leur territoire. Pour lui, ces « craintes et illusions » sont « totalement fausses ». Une manière de tenter de rassurer Bagdad ?

Pourtant, des signaux préoccupants sont apparus ces derniers jours. Le groupe armé Kataëb Hezbollah, membre influent du Hachd al-Chaabi, a ouvertement appelé à envoyer des troupes irakiennes en Syrie pour épauler le régime de Bachar al-Assad, un de ses alliés.

L’Irak renforce sa frontière

Face aux tensions, l’Irak a décidé de renforcer la sécurité le long de ses 600 km de frontière commune avec la Syrie. Selon des informations concordantes, des blindés irakiens auraient été déployés dans la zone lundi.

Le Premier ministre irakien a par ailleurs assuré au président syrien que la stabilité de son pays était cruciale pour la sécurité de toute la région. Une manière de justifier une éventuelle intervention ?

Des combattants irakiens en renfort à Alep

Sur le terrain, la situation semble s’aggraver. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), environ 200 combattants irakiens pro-iraniens auraient été envoyés lundi dans la province d’Alep pour prêter main forte aux troupes gouvernementales syriennes. Une information difficile à vérifier de source indépendante.

La ville d’Alep, un des bastions du régime, est tombée dimanche aux mains des rebelles menés par le HTS après une offensive éclair. Un revers cinglant pour Damas qui tente de reprendre le contrôle de la situation.

L’ombre de l’État islamique plane

En arrière-plan de ce conflit, le spectre de l’État islamique ressurgit. Bagdad garde en mémoire la montée en puissance fulgurante du groupe jihadiste en 2014, qui avait alors conquis près d’un tiers de l’Irak avant d’être vaincu trois ans plus tard.

Cette page sombre de l’histoire irakienne récente pourrait expliquer en partie la prudence affichée par les autorités face aux événements syriens. Mais cette retenue résistera-t-elle aux pressions des alliés régionaux et à la tentation d’en découdre avec les rebelles syriens ?

Il y a beaucoup de craintes et d’illusions – que certains politiciens irakiens croient – selon lesquelles ce qui se passe en Syrie s’étendra à l’Irak. Je dis fermement que c’est totalement faux.

Abou Mohammed al-Jolani, chef rebelle syrien

Les prochains jours seront décisifs. La suite du conflit syrien, et l’éventuelle implication de l’Irak dedans, se jouera probablement dans les discussions de haut niveau entre Bagdad, Damas et Téhéran. En attendant, sur le terrain, les armes continuent de parler.

Selon une source proche du dossier, le chef de HTS craint en particulier une intervention des Hachd al-Chaabi, ces anciens groupes paramilitaires pro-iraniens intégrés depuis quelques années dans les forces irakiennes. Il a appelé M. Soudani à les empêcher d’entrer dans le conflit.

Des « craintes et illusions » infondées ?

Dans son message, Abou Mohammed al-Jolani balaie les inquiétudes de certains politiciens irakiens qui redoutent une propagation de la guerre en Syrie à leur territoire. Pour lui, ces « craintes et illusions » sont « totalement fausses ». Une manière de tenter de rassurer Bagdad ?

Pourtant, des signaux préoccupants sont apparus ces derniers jours. Le groupe armé Kataëb Hezbollah, membre influent du Hachd al-Chaabi, a ouvertement appelé à envoyer des troupes irakiennes en Syrie pour épauler le régime de Bachar al-Assad, un de ses alliés.

L’Irak renforce sa frontière

Face aux tensions, l’Irak a décidé de renforcer la sécurité le long de ses 600 km de frontière commune avec la Syrie. Selon des informations concordantes, des blindés irakiens auraient été déployés dans la zone lundi.

Le Premier ministre irakien a par ailleurs assuré au président syrien que la stabilité de son pays était cruciale pour la sécurité de toute la région. Une manière de justifier une éventuelle intervention ?

Des combattants irakiens en renfort à Alep

Sur le terrain, la situation semble s’aggraver. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), environ 200 combattants irakiens pro-iraniens auraient été envoyés lundi dans la province d’Alep pour prêter main forte aux troupes gouvernementales syriennes. Une information difficile à vérifier de source indépendante.

La ville d’Alep, un des bastions du régime, est tombée dimanche aux mains des rebelles menés par le HTS après une offensive éclair. Un revers cinglant pour Damas qui tente de reprendre le contrôle de la situation.

L’ombre de l’État islamique plane

En arrière-plan de ce conflit, le spectre de l’État islamique ressurgit. Bagdad garde en mémoire la montée en puissance fulgurante du groupe jihadiste en 2014, qui avait alors conquis près d’un tiers de l’Irak avant d’être vaincu trois ans plus tard.

Cette page sombre de l’histoire irakienne récente pourrait expliquer en partie la prudence affichée par les autorités face aux événements syriens. Mais cette retenue résistera-t-elle aux pressions des alliés régionaux et à la tentation d’en découdre avec les rebelles syriens ?

Il y a beaucoup de craintes et d’illusions – que certains politiciens irakiens croient – selon lesquelles ce qui se passe en Syrie s’étendra à l’Irak. Je dis fermement que c’est totalement faux.

Abou Mohammed al-Jolani, chef rebelle syrien

Les prochains jours seront décisifs. La suite du conflit syrien, et l’éventuelle implication de l’Irak dedans, se jouera probablement dans les discussions de haut niveau entre Bagdad, Damas et Téhéran. En attendant, sur le terrain, les armes continuent de parler.

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