Les tensions entre la Chine et les États-Unis connaissent une nouvelle escalade suite à la visite très controversée du président taïwanais Lai Ching-te dans l’archipel américain d’Hawaï. Pékin a vivement condamné ce passage, autorisé par Washington, le qualifiant d’atteinte inacceptable à sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale.
Le gouvernement chinois considère en effet Taïwan comme une province rebelle, destinée à terme à réintégrer la Chine continentale, par la force si nécessaire. Il s’oppose farouchement à toute initiative conférant une légitimité internationale aux autorités taïwanaises. Le président Lai, élu en 2024, incarne une ligne dure vis-à-vis de Pékin, prônant une « nouvelle ère démocratique » pour Taïwan.
Protestations chinoises et menaces de représailles
Dans un communiqué au ton ferme, un porte-parole de la diplomatie chinoise a indiqué que la Chine avait adressé des « protestations solennelles » à Washington. Il reproche aux États-Unis de ne pas respecter leur engagement de ne pas entretenir de relations officielles avec Taipei.
Pékin a également brandi la menace de « mesures résolues et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale ». Une rhétorique martial qui fait craindre de nouvelles tensions, voire des démonstrations de force militaires, autour de Taïwan dans les prochains jours.
Accueil officiel à Hawaï
Ce qui semble avoir particulièrement irrité Pékin, c’est l’accueil officiel dont a bénéficié Lai Ching-te à son arrivée à Hawaï. Il a notamment été reçu par le gouverneur démocrate de l’archipel Josh Green, ainsi que par une responsable de la représentation diplomatique américaine à Taipei.
Cette étape hawaïenne marque le début d’une tournée du président taïwanais dans plusieurs pays du Pacifique qui reconnaissent encore Taipei, comme les îles Marshall, Tuvalu et Palaos. Un périple très mal perçu par la Chine qui y voit une tentative de renforcer la stature internationale de Taïwan.
Vente d’armes américaines à Taïwan
Autre sujet de friction, l’approbation par les États-Unis d’un nouveau projet de vente d’armes à Taïwan, pour un montant de 365 millions d’euros. Une décision fermement condamnée par Pékin, qui y voit un encouragement aux « forces indépendantistes » taïwanaises.
Nous exhortons les États-Unis à cesser immédiatement d’armer Taïwan et de cautionner ceux qui veulent renforcer leur armée pour obtenir l’indépendance.
Communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères
Malgré l’absence de relations diplomatiques officielles, Washington reste le principal allié et fournisseur d’armes de Taipei. Un soutien qui s’est encore renforcé face aux menaces croissantes de la Chine ces dernières années.
Le statut contesté de Taïwan
La situation de Taïwan, île autonome et démocratique revendiquée par Pékin, est l’un des principaux points de tensions entre la Chine et les États-Unis. L’arrivée au pouvoir en 2016 à Taipei d’un gouvernement pro-indépendance a suscité l’ire de Pékin, qui a multiplié les pressions diplomatiques, économiques et militaires.
Pékin accuse régulièrement les autorités taïwanaises de vouloir accentuer la séparation politique et culturelle entre l’île et le continent. En réponse, le régime communiste a notamment intensifié ses manoeuvres navales et aériennes autour de Taïwan, faisant planer la menace d’un recours à la force.
Cette nouvelle passe d’armes sino-américaine autour de Taïwan souligne la complexité et la fragilité des équilibres géopolitiques dans la région Pacifique. Les États-Unis se retrouvent une fois de plus en première ligne pour contrer les ambitions hégémoniques de la Chine, au risque de déclencher une dangereuse escalade.