La tension est montée d’un cran en Géorgie ce jeudi soir. Tout a commencé avec l’annonce choc du Premier ministre Irakli Kobakhidze : le processus d’adhésion du pays à l’Union Européenne est gelé jusqu’en 2028. Une décision qui a immédiatement déclenché des manifestations spontanées dans les rues de Tbilissi, la capitale.
Un lourd bilan après une soirée de chaos
Selon des sources proches du dossier, les affrontements entre policiers et manifestants ont fait de nombreux blessés, dont 32 membres des forces de l’ordre. 43 personnes ont été arrêtées et une vingtaine de journalistes ont été molestés alors qu’ils couvraient les événements. Vendredi soir, la police anti-émeute a de nouveau dû faire usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser une nouvelle manifestation.
La présidente apporte son soutien aux manifestants
Face à cette situation explosive, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a tenu à apporter son soutien au « mouvement de résistance » qui s’oppose au gouvernement. Une prise de position forte alors que le parti au pouvoir, le Rêve géorgien de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, est accusé de vouloir rompre les liens avec l’Occident pour se rapprocher de la Russie.
Le gouvernement vient de dire clairement qu’il met fin à notre rêve européen à nous.
Gvansa, une étudiante en économie venue manifester
Un coup dur pour les aspirations européennes
Cette décision du gouvernement prorusse constitue un véritable coup de massue pour la frange pro-occidentale de la société géorgienne, qui conteste depuis 7 mois déjà les manœuvres du Rêve géorgien visant à éloigner le pays de l’Europe. Beaucoup y voient un tournant, synonyme de retour dans le giron de Moscou pour cette ex-république soviétique du Caucase.
L’avenir européen de la Géorgie en suspens
Alors que la Russie cherche à torpiller le rapprochement de Tbilissi avec les institutions européennes, l’opposition pro-européenne appelle à amplifier la mobilisation. Pour elle, les prochaines semaines seront décisives quant à l’avenir du pays, pris en étau entre ses aspirations démocratiques et l’influence grandissante de son imposant voisin russe.
Selon des analystes, cette crise politique illustre toute la difficulté pour les pays de l’espace post-soviétique de tracer leur propre voie, alors que le Kremlin n’a pas renoncé à garder la mainmise sur ce qu’il considère comme sa zone d’influence naturelle. Un bras de fer géopolitique dont l’issue reste incertaine, mais qui déterminera à coup sûr le visage de la Géorgie de demain.
