L’antiracisme est devenu ces dernières années un véritable instrument de censure. Sous couvert de lutter contre la haine et les discriminations, certains militants antiracistes n’hésitent plus à faire taire tous ceux qui osent émettre des opinions divergentes sur des sujets sensibles comme l’immigration ou l’identité. Journalistes, intellectuels, responsables politiques : la liste des personnes ciblées par cette nouvelle inquisition ne cesse de s’allonger. Jusqu’où ira cette dérive liberticide ?
Érik Tegnér, dernière victime en date
Le cas d’Érik Tegnér illustre parfaitement les dérives de cet antiracisme militant. Le directeur du média Frontières a en effet lancé un appel à l’aide le 27 novembre dernier sur Twitter, révélant la campagne de harcèlement ciblée dont il fait l’objet de la part de SOS-Racisme. Son tort ? Avoir accueilli sur sa plateforme des propos jugés « problématiques » sur le lien entre immigration et insécurité. Pourtant, le débat sur ce sujet brûlant d’actualité est légitime et ne saurait être escamoté par des accusations d’incitation à la haine.
En réalité, sous prétexte de sanctionner d’hypothétiques propos haineux, discriminatoires ou racistes, de plus en plus de groupements cherchent aujourd’hui à empêcher purement et simplement la diffusion de certaines informations jugées dérangeantes. Analyses politiques, données statistiques, opinions critiques sur le multiculturalisme : tout ce qui vient perturber le récit enchanté de la diversité heureuse est ainsi passé au crible d’une censure préventive. Érik Tegnér et bien d’autres en font les frais.
Définition toujours plus extensive du racisme
Comment en est-on arrivé là ? Par un élargissement constant et abusif de la définition même du racisme. Jadis limité aux manifestations les plus extrêmes d’une idéologie de haine, xénophobe et suprémaciste, le racisme englobe aujourd’hui tout un tas de propos nettement plus nuancés. Parler des problèmes causés par l’immigration de masse ? Raciste. Dénoncer les effets pervers du communautarisme ? Raciste. Refuser le voile islamique dans certains lieux publics ? Encore raciste.
Le racisme n’est pas une opinion mais un délit.
Adage antiraciste
Cette formule maintes fois rebattue permet en réalité de criminaliser un spectre de plus en plus large d’opinions divergentes. Avec les conséquences que l’on connaît : des journalistes, des militants, des intellectuels ou même des politiques se retrouvent ainsi régulièrement sur le banc des accusés pour un simple délit d’opinion. Les procès et procédures se multiplient, nourrissant une véritable judiciarisation du débat public.
Une dérive liberticide
D’après une source proche du dossier, c’est bien la liberté d’expression qui est aujourd’hui menacée par cette nouvelle forme de censure, plus sournoise mais non moins dangereuse. Car au-delà des condamnations pénales, c’est aussi et surtout l’autocensure que cherchent à susciter les gardiens du temple « antiraciste ». Nombre de voix critiques, de plus en plus isolées et stigmatisées, finissent ainsi par se taire d’elles-mêmes, renonçant à exercer leur droit le plus élémentaire.
Face à cette chape de plomb de la bien-pensance, il est plus que temps de réaffirmer avec force le droit inaliénable à la liberté d’expression, un des fondements de notre démocratie. Personne ne devrait avoir à craindre poursuites judiciaires ou mise au ban médiatique pour avoir exprimé une opinion non-conformiste, fût-elle dérangeante. Il en va du pluralisme des idées, indispensable au débat public et donc au bon fonctionnement de nos sociétés.
Vers une stigmatisation des opinions dissidentes ?
Derrière la traque obsessionnelle aux propos prétendument racistes, se profile en réalité un projet politique autrement plus vaste : celui de disqualifier et de marginaliser toute pensée non strictement alignée sur le dogme diversitaire et le nouvel antiracisme d’État. En brandissant la menace du délit de racisme, certains activistes cherchent en fait à délégitimer les opposants à la doxa officielle, les excluant de fait du champ des opinions publiquement exprimables.
C’est bien une forme de « terrorisme intellectuel » qui se met ainsi en place, muselant toute pensée alternative par la peur du ostracisme social et judiciaire. Un climat de suspicion généralisée se diffuse, où toute infraction supposée au code de l’antiracisme vous vaudra immédiatement un procès en sorcellerie médiatique. De quoi refroidir les ardeurs des esprits libres et critiques, tentés de questionner le catéchisme imposé du « vivre-ensemble ».
Pour une résistance intellectuelle
Face à ces intimidations, la résistance s’impose comme un devoir. Il est vital que journalistes, chercheurs, écrivains et simples citoyens continuent de faire entendre leurs voix discordantes, bravant la menace des censeurs et des procureurs de la pensée unique. N’en déplaise aux apôtres de l’antiracisme totalitaire, la liberté d’expression ne se négocie pas et ne saurait être confisquée par quelque lobby que ce soit.
Plus que jamais, le courage de nager à contre-courant et d’affronter le politiquement correct est nécessaire. C’est à ce prix que pourra être sauvegardé ce bien si précieux qu’est le libre débat d’idées, cette respiration démocratique aujourd’hui menacée d’asphyxie. Opposons à la tyrannie de « l’antiracisme » officiel l’audace de penser par nous-mêmes, sans craindre anathèmes et interdits. L’avenir de nos libertés en dépend.