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La FNSEA appelle à de nouvelles mobilisations en décembre

La colère gronde chez les agriculteurs. La FNSEA appelle à durcir le ton avec de nouvelles mobilisations en décembre. Le syndicat réclame des mesures concrètes pour soutenir les revenus agricoles. Les négociations avec les distributeurs s'annoncent tendues.

En cette fin novembre, le monde agricole est en ébullition. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, vient d’appeler à de nouvelles mobilisations les 9 et 10 décembre prochains. Le ton se durcit chez le premier syndicat agricole français qui réclame des actions concrètes pour soutenir les revenus des agriculteurs, mis à mal par l’inflation et les aléas climatiques.

Un troisième temps fort de mobilisation

Ce nouveau cycle de manifestations, qui fait suite à celles des dernières semaines, se focalisera sur la question des revenus agricoles et des prix des produits. Un enjeu crucial alors que s’ouvrent les traditionnelles négociations commerciales annuelles avec la grande distribution.

Nous serons en action dès la semaine prochaine autour du revenu des agriculteurs et du prix de nos produits dans le cadre des négociations avec les distributeurs.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA

Pour le patron de la FNSEA, il est temps de conclure ce cycle de contestation par une rencontre au sommet avec le Premier ministre. Les agriculteurs attendent des « résultats concrets » sur les mesures promises par le gouvernement pour leur venir en aide.

Des prêts garantis « urgentissimes »

Parmi les dispositifs très attendus, il y a les prêts garantis par l’État à taux zéro, annoncés en mars dernier par le président Emmanuel Macron. Censés soulager la trésorerie des exploitations, les premiers prêts doivent être débloqués d’ici mi-décembre. Une mesure jugée « urgentissime » par la FNSEA dans le contexte économique et politique actuel.

Arnaud Rousseau craint en effet que l’instabilité politique, avec la menace d’une motion de censure contre le gouvernement, ne retarde la mise en œuvre effective des aides promises aux agriculteurs. D’où cet appel à maintenir la pression avec de nouvelles actions coup de poing sur le terrain.

L’ombre des négociations commerciales

Mais le sujet le plus brûlant reste celui des négociations sur les prix entre les producteurs et les grands distributeurs. Chaque année, c’est un bras de fer qui s’engage pour que la grande distribution répercute à ses fournisseurs la hausse des coûts de production (énergie, engrais, aliments pour le bétail…).

Cette année, les discussions s’annoncent particulièrement houleuses. Les distributeurs font face à une forte pression sur les prix dans un contexte d’inflation, et cherchent à préserver leurs marges. De leur côté, les agriculteurs jugent la situation intenable avec des revenus en berne malgré la hausse des prix alimentaires.

La FNSEA en première ligne

Dans cette bataille, la FNSEA entend jouer un rôle moteur pour défendre les intérêts des agriculteurs. Le syndicat, qui revendique 210 000 adhérents, reste l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics sur les sujets agricoles, malgré la montée de la contestation via les réseaux sociaux.

Son président Arnaud Rousseau, élu en mars dernier, s’efforce de reprendre la main après un début de mandat contesté en interne. Lui qui incarne une ligne réformiste doit composer avec une base qui réclame une action plus musclée face à « l’agri-bashing » et la dégradation des conditions de vie et de travail des paysans.

Ces nouvelles journées d’actions seront donc scrutées de près. Elles donneront le « la » des prochains mois, entre poursuite d’un dialogue apaisé ou durcissement du rapport de force avec l’exécutif et les distributeurs. Le monde paysan joue gros dans cette partie de bras de fer qui s’engage.

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