Un procès en appel très attendu s’ouvre ce vendredi devant les assises de la Charente à Angoulême. Bassam El-Absi, radiologue en Gironde, y est rejugé pour viols et agressions sexuelles sur huit de ses anciennes patientes. En février dernier, il avait été condamné à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Bordeaux. Mais tout au long des débats, cet homme aujourd’hui âgé de 70 ans avait nié en bloc, évoquant un complot fomenté par ses accusatrices.
Les victimes espèrent des aveux
Pour les parties civiles, ce nouveau procès est une épreuve. « C’est très dur pour ma cliente de devoir à nouveau témoigner, d’entendre El-Absi nier les faits et de ne pas être reconnue en tant que victime », confie Me Lenaïg Hamon, avocate de l’une des plaignantes. Mais toutes nourrissent l’espoir que cette fois, celui qu’elles accusent reconnaîtra enfin sa culpabilité. « Les victimes en ont besoin pour leur reconstruction », insiste Me Hamon.
La première plainte contre Bassam El-Absi remonte à 2003. Lors de l’enquête, 17 femmes avaient été entendues par les gendarmes, faisant état de gestes déplacés voire d’agressions sexuelles de la part du radiologue lors d’examens médicaux. Des faits remontant parfois à plusieurs années. Le médecin utilisait notamment comme prétexte la recherche d’une allergie au latex pour ausculter de manière très insistante parties génitales et poitrine de ses patientes.
Une « volonté d’humilier » selon l’accusation
Lors du premier procès, l’avocat général avait dénoncé un « mode opératoire » et une « volonté d’humilier ». Il avait requis 15 ans de prison à l’encontre du praticien. Les jurés étaient allés au-delà en le condamnant à 17 années de réclusion. Une peine assortie d’une interdiction définitive d’exercer la médecine. Bassam El-Absi encourt jusqu’à 20 ans lors de ce second procès.
Libéré avant l’appel pour raisons de santé
Incarcéré après sa condamnation en première instance, le radiologue avait été remis en liberté fin septembre 2023 et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de ce nouveau procès. Une décision motivée par son état de santé, qui avait provoqué l’incompréhension et la colère des victimes.
On espère qu’il aura cette fois le courage et la décence de reconnaître ce qu’il a fait, ne serait-ce que par respect pour celles qu’il a brisées.
Une source proche des parties civiles
Bassam El-Absi reste présumé innocent
Le procès doit durer jusqu’au 6 décembre. Malgré la condamnation de première instance, Bassam El-Absi reste présumé innocent jusqu’au nouveau verdict qui sera rendu par la cour d’assises de la Charente. Son avocat a indiqué qu’il réservait sa défense pour l’audience. Les débats permettront peut-être de comprendre ce qui a poussé cet homme respecté, marié et père de famille, à abuser de la sorte de la confiance de ses patientes pendant des années, s’il reconnaît finalement les faits qui lui sont reprochés.