Une véritable catastrophe naturelle s’est abattue sur l’est de l’Ouganda ces derniers jours. Après des pluies d’une intensité exceptionnelle, des glissements de terrain meurtriers ont emporté tout sur leur passage, laissant derrière eux un paysage de désolation. Au moins 30 personnes sont portées disparues et les secours craignent un bilan humain encore plus lourd.
Le village de Masugu dévasté, au moins 6 corps retrouvés
C’est dans le village de Masugu, situé dans le district de Bulambuli à la frontière kényane, que les glissements de terrain ont fait le plus de dégâts et de victimes. D’après une source proche, environ 30 personnes sont portées disparues dans cette localité et 6 corps sans vie ont déjà été extraits des décombres, dont celui d’un bébé. Les opérations de recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les personnes manquantes.
Les secouristes font face à un paysage apocalyptique, avec des maisons entières détruites ou fortement endommagées. Selon un premier bilan, au moins 40 habitations ont été balayées par les glissements de terrain dans le district de Bulambuli. Les sauveteurs redoutent de découvrir de nouvelles victimes sous les ruines.
Des dégâts matériels considérables
Outre le lourd tribut humain, cette catastrophe a provoqué des dommages matériels importants dans la région. D’après le bureau du Premier ministre ougandais, au moins six fermes et une église ont été emportées par les glissements de terrain, tandis qu’un pont a été détruit par la force des éléments.
Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont également entraîné le débordement de rivières, comme la Tangi dans le nord-ouest du pays. Un ingénieur faisant partie des équipes de secours a tragiquement perdu la vie lors du chavirage de son embarcation, alors qu’il tentait de porter assistance à un taxi bloqué par les eaux.
L’Ouganda face à une saison des pluies particulièrement violente
Entré début novembre dans la saison des pluies, l’Ouganda fait face à des précipitations d’une intensité inhabituelle depuis plusieurs jours. Ces intempéries causent d’importants dégâts, notamment sur les infrastructures de transport telles que les routes et les ponts.
Cette saison des pluies particulièrement violente touche l’ensemble de l’Afrique de l’Est et semble aggravée par le phénomène climatique El Niño. Lors de la précédente saison, entre mars et mai, au moins deux personnes avaient déjà perdu la vie en Ouganda à cause des intempéries. Au Kenya voisin, le bilan était encore plus lourd avec au moins 228 morts, 72 disparus et plus de 200 000 déplacés sur la même période.
Les autorités appellent à la vigilance face aux risques de glissements de terrain
Suite à cette catastrophe, les autorités ougandaises ont émis une alerte et appellent la population à la plus grande prudence. Les fortes pluies pourraient provoquer de nouveaux glissements de terrain dans les prochains jours.
Le risque est particulièrement élevé dans les zones montagneuses et les localités situées au pied des reliefs. En février 2010, un glissement de terrain dans la région du Mont Elgon, dans l’est du pays, avait fait plus de 350 morts, rappelant la vulnérabilité de ces régions face aux catastrophes naturelles.
Alors que les opérations de secours et de déblaiement se poursuivent dans les zones sinistrées, tout le pays retient son souffle en espérant que le bilan de cette tragédie ne s’alourdira pas davantage dans les prochaines heures. Une fois de plus, la nature a rappelé à l’Homme sa force destructrice lors d’évènements climatiques extrêmes.
Face au changement climatique qui tend à intensifier ces phénomènes, l’Ouganda, comme de nombreux pays d’Afrique, doit renforcer ses capacités de prévention et de gestion des catastrophes naturelles pour limiter leur impact dévastateur sur les populations et les infrastructures. Un défi de taille pour ce pays d’Afrique de l’Est régulièrement frappé par les caprices de la météo.