Saviez-vous que la pollution de l’air générée par les incendies est responsable de 1,5 million de décès prématurés chaque année dans le monde ? Une étude alarmante publiée dans The Lancet tire la sonnette d’alarme sur cette crise sanitaire et environnementale majeure, qui touche de manière disproportionnée les pays en développement.
90% des victimes dans les pays pauvres
Selon les chercheurs, plus de 90% de ces décès surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, dont près de 40% dans la seule Afrique subsaharienne. Les pays les plus impactés sont la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria et la République Démocratique du Congo.
Cette répartition inégale met en lumière une criante injustice environnementale. Les populations les plus vulnérables, qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre, sont celles qui paient le plus lourd tribut à la pollution de l’air liée aux incendies.
Des conséquences sanitaires désastreuses
La fumée toxique dégagée par les feux, qu’ils soient accidentels ou provoqués pour défricher des terres agricoles, a un impact dévastateur sur la santé. Chaque année, elle serait à l’origine de :
- 450 000 décès par maladies cardiaques
- 220 000 morts par maladies respiratoires
Les particules fines contenues dans cette fumée s’infiltrent profondément dans les poumons et le système sanguin. Elles aggravent les affections existantes et augmentent les risques de développer asthme, bronchites, AVC ou cancers.
Le changement climatique, facteur aggravant
Les scientifiques alertent : avec le réchauffement de la planète, les incendies vont devenir plus fréquents et plus intenses. Des épisodes comme les méga-feux en Australie ou en Californie risquent de se multiplier, menaçant encore davantage la santé des populations.
Le changement climatique agit comme un amplificateur des incendies et de leurs impacts sanitaires. Il est urgent d’agir.
Pr. Andrew Marks, co-auteur de l’étude
Des mesures de protection inaccessibles aux plus pauvres
Face aux fumées toxiques, les gestes de protection (s’éloigner des zones polluées, s’équiper de purificateurs d’air) restent hors de portée des populations défavorisées. Les chercheurs appellent les pays riches à renforcer leur soutien financier et technologique aux nations vulnérables pour les aider à faire face à cette menace.
La pollution de l’air, un fléau mondial
Au-delà des incendies, la pollution atmosphérique dans son ensemble représente un enjeu sanitaire majeur au niveau international. Selon l’OMS, elle serait responsable de 7 millions de décès prématurés par an, dont :
- 4,2 millions imputables à la pollution de l’air extérieur
- 2,8 millions dus à la pollution intérieure (liée aux modes de cuisson et chauffage)
Les principales victimes sont les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les populations défavorisées. Des chiffres qui soulignent l’urgence d’une action mondiale coordonnée pour assainir l’air que nous respirons.
Des pistes de solutions
Pour endiguer cette hécatombe silencieuse, les experts recommandent plusieurs pistes :
- Renforcer les systèmes de surveillance et d’alerte des incendies
- Durcir les réglementations sur le brûlage agricole
- Promouvoir des pratiques alternatives (agroécologie, gestion durable des forêts)
- Accélérer la transition vers des énergies propres
- Soutenir la recherche médicale sur les impacts sanitaires de la pollution de l’air
La lutte contre la pollution atmosphérique, et notamment celle liée aux incendies, doit s’imposer comme une priorité absolue des politiques de santé publique et environnementales. Il en va de la survie de millions de personnes, et de notre responsabilité commune envers les générations futures.
Cette nouvelle étude est un signal d’alarme : il est temps d’ouvrir les yeux sur cette tragédie méconnue, et de tout mettre en œuvre pour y remédier. Chaque décès lié à la pollution de l’air est un décès de trop. Nous avons les moyens d’agir, ne les gaspillons pas.