L’arrestation arbitraire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal fait l’effet d’une bombe. Cet intellectuel de renom, connu pour ses prises de position courageuses contre l’intégrisme religieux, a été placé en détention provisoire samedi dernier à son arrivée à Alger. Une nouvelle qui suscite l’émoi et l’indignation, bien au-delà des frontières algériennes.
Un écrivain engagé, bête noire du régime
Boualem Sansal, 73 ans, est l’une des voix les plus critiques vis-à-vis des dérives autoritaires et religieuses du pouvoir algérien. Ancien haut fonctionnaire limogé pour ses écrits, il n’a eu de cesse, à travers ses romans et essais, de dénoncer la corruption, l’islamisme rampant et l’étouffement des libertés dans son pays natal. Un engagement qui lui a valu d’être censuré, menacé, mais qui lui a aussi attiré une reconnaissance internationale, avec de nombreux prix littéraires.
Je me suis mis à écrire comme on enfile une tenue de combat.
Boualem Sansal
Une arrestation sur fond de loi antiterroriste
Depuis samedi, Boualem Sansal est entre les mains du pôle judiciaire spécialisé dans la lutte antiterroriste. Il serait poursuivi sur la base de l’article 87bis du code pénal, un texte fourre-tout qui permet de réprimer, au nom de la lutte contre le terrorisme et la subversion, toute forme de critique ou de contestation. Cet article prévoit des peines allant jusqu’à la perpétuité.
Mais pour beaucoup d’observateurs, il ne fait guère de doute que ce sont ses prises de position politiques qui lui valent aujourd’hui ces poursuites. D’après une source proche du dossier, aucun fait précis ne lui serait pour l’instant reproché. Cette détention provisoire apparaît donc totalement arbitraire et vise clairement à le faire taire.
Un séisme diplomatique entre Alger et Paris
Du fait de sa double nationalité, cette affaire prend une tournure diplomatique explosive. Paris, par la voix d’Emmanuel Macron, a fait part de sa « préoccupation » et demandé des clarifications à Alger. En réponse, la presse officielle algérienne a dénoncé avec virulence l’ingérence française, allant jusqu’à accuser le président français d’être à la solde d’un prétendu « lobby sioniste » qui chercherait à déstabiliser l’Algérie.
Cette escalade verbale intervient dans un contexte de fortes tensions bilatérales, Alger reprochant à Paris son soutien au Maroc dans le dossier du Sahara occidental. L’affaire Sansal apparaît dès lors comme un nouveau point de crispation entre les deux pays, faisant craindre une rupture diplomatique.
Une mobilisation internationale en sa faveur
De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la libération immédiate de Boualem Sansal. Écrivains, intellectuels, ONG de défense des droits humains… les soutiens affluent du monde entier pour dénoncer cette atteinte à la liberté d’expression. Des rassemblements sont organisés devant des représentations diplomatiques algériennes de plusieurs pays.
- Le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a déclaré : « Boualem Sansal paie le prix de son courage et de son intégrité. Sa place est parmi nous, pas en prison.«
- Reporters sans frontières a exhorté les autorités algériennes à « cesser de faire un usage abusif des lois antiterroristes pour museler toute voix critique« .
- Amnesty International a lancé une pétition exigeant sa « remise en liberté inconditionnelle« , qualifiant son arrestation d' »inique et infondée« .
Reste à savoir si cette pression sera suffisante pour infléchir la position du régime algérien, qui semble décidé à faire de Boualem Sansal un exemple pour dissuader toute velléité contestataire. Dans ce bras de fer, c’est la liberté de penser et de s’exprimer qui est en jeu. Et avec elle, l’avenir des relations entre l’Algérie et le reste du monde.
L’affaire Boualem Sansal illustre tristement la fragilité des acquis démocratiques et le long chemin qu’il reste à parcourir pour que les droits fondamentaux soient une réalité pour tous, partout. Elle nous rappelle aussi le courage admirable de ces hommes et ces femmes qui, au péril de leur liberté, continuent de porter la plume et la voix face à l’arbitraire et à l’obscurantisme. Puisse leur combat ne pas être vain.
Cette escalade verbale intervient dans un contexte de fortes tensions bilatérales, Alger reprochant à Paris son soutien au Maroc dans le dossier du Sahara occidental. L’affaire Sansal apparaît dès lors comme un nouveau point de crispation entre les deux pays, faisant craindre une rupture diplomatique.
Une mobilisation internationale en sa faveur
De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la libération immédiate de Boualem Sansal. Écrivains, intellectuels, ONG de défense des droits humains… les soutiens affluent du monde entier pour dénoncer cette atteinte à la liberté d’expression. Des rassemblements sont organisés devant des représentations diplomatiques algériennes de plusieurs pays.
- Le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a déclaré : « Boualem Sansal paie le prix de son courage et de son intégrité. Sa place est parmi nous, pas en prison.«
- Reporters sans frontières a exhorté les autorités algériennes à « cesser de faire un usage abusif des lois antiterroristes pour museler toute voix critique« .
- Amnesty International a lancé une pétition exigeant sa « remise en liberté inconditionnelle« , qualifiant son arrestation d' »inique et infondée« .
Reste à savoir si cette pression sera suffisante pour infléchir la position du régime algérien, qui semble décidé à faire de Boualem Sansal un exemple pour dissuader toute velléité contestataire. Dans ce bras de fer, c’est la liberté de penser et de s’exprimer qui est en jeu. Et avec elle, l’avenir des relations entre l’Algérie et le reste du monde.
L’affaire Boualem Sansal illustre tristement la fragilité des acquis démocratiques et le long chemin qu’il reste à parcourir pour que les droits fondamentaux soient une réalité pour tous, partout. Elle nous rappelle aussi le courage admirable de ces hommes et ces femmes qui, au péril de leur liberté, continuent de porter la plume et la voix face à l’arbitraire et à l’obscurantisme. Puisse leur combat ne pas être vain.