Alors que le procès des assistants parlementaires européens du Rassemblement National touche à sa fin, la classe politique française s’interroge sur les conséquences d’une possible inéligibilité de Marine Le Pen. Une hypothèse qui ne serait “pas une bonne nouvelle dans l’absolu” selon Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre devenu président du parti Horizons.
Un débat nuancé sur la place de la justice dans la vie politique
Invité ce mardi matin sur RTL, Édouard Philippe a en effet adopté une position nuancée sur ce dossier sensible. S’il comprend les inquiétudes de la leader du RN, il rappelle aussi que “le réquisitoire a cette caractéristique de rappeler la loi. La loi a été votée et s’applique à tout le monde, même à ceux qui disposent de beaucoup de points dans les sondages”.
Mais l’ancien locataire de Matignon ne souhaite pas pour autant “commenter une décision de justice qui n’est pas encore rendue”. Il préfère mettre en perspective cette affaire avec la condamnation de son ancien mentor Alain Juppé en 2004, dans le cadre des emplois fictifs de la mairie de Paris. Une peine d’inéligibilité qui avait alors privé le maire de Bordeaux de toute ambition présidentielle pour 2007.
Edouard Philippe souligne ainsi que la justice avait sévi “alors même que le tribunal avait confirmé qu’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel”. Une manière de questionner indirectement le bien-fondé de certaines sanctions prononcées par les tribunaux à l’encontre des responsables politiques.
Vers un séisme politique en vue de la présidentielle 2027 ?
Au-delà du cas Marine Le Pen, c’est bien l’impact de la justice sur le jeu démocratique qui est en question. Pour celui qui ne cache plus ses ambitions pour 2027, “le combat politique se tranche dans les urnes, ça donne une légitimité à celui qui gagne dans les urnes”. Une façon de souligner qu’une inéligibilité prononcée par un tribunal, aussi justifiée soit-elle sur le plan du droit, pose un réel problème politique.
Car si la justice venait à confirmer les réquisitions du parquet à l’encontre de Marine Le Pen, le paysage politique pour la prochaine élection présidentielle en serait profondément bouleversé. Édouard Philippe, comme les autres prétendants déclarés ou putatifs à l’Élysée, devrait revoir ses plans et son positionnement face à un RN orphelin de sa figure tutélaire.
Une véritable onde de choc dont l’ancien Premier ministre semble prendre toute la mesure. Sans se réjouir des déboires judiciaires de son adversaire politique, il se projette déjà dans “l’après” et les nouvelles recompositions partisanes qu’un tel séisme provoquerait inévitablement.
Quelle place pour l’extrême droite dans le débat démocratique ?
Plus fondamentalement, Édouard Philippe soulève, sans la nommer, l’épineuse question de la place de l’extrême droite dans notre démocratie. Si la justice devait priver durablement Marine Le Pen de la possibilité de se présenter devant les électeurs, cela ne risquerait-il pas de radicaliser une partie de l’électorat RN ? De renforcer le sentiment d’une persécution des idées national-populistes par les “élites” ?
L’ancien Premier ministre, dans ses propos mesurés, semble en tout cas appeler chacun à la prudence et la réflexion dans ce dossier. Une façon de se poser en homme d’État, au-dessus de la mêlée politicienne, tout en envoyant des signaux à un électorat de droite tenté par les sirènes lepénistes.
Un horizon politique encore incertain
À ce stade, difficile en effet de prédire l’issue judiciaire du procès des assistants parlementaires européens du RN et ses conséquences politiques à moyen terme. Une condamnation de Marine Le Pen, avec une peine d’inéligibilité, reste une hypothèse crédible au vu des réquisitions du parquet.
Mais la défense compte bien démontrer qu’il s’agit d’un procès politique et que les infractions reprochées ne sont pas caractérisées. Le délibéré, attendu dans plusieurs mois, sera scruté avec attention par tous les états-majors partisans.
En attendant, Édouard Philippe a fait un pas de plus dans la précampagne présidentielle. En refusant de se réjouir des potentiels malheurs judiciaires de Marine Le Pen, il dessine en creux le portrait d’un présidentiable responsable, soucieux de l’intérêt général et du respect des principes démocratiques. Reste à savoir si cette stratégie de la “main tendue” saura convaincre un électorat de droite aujourd’hui tenté par des lignes politiques plus radicales.
Un horizon politique encore incertain
À ce stade, difficile en effet de prédire l’issue judiciaire du procès des assistants parlementaires européens du RN et ses conséquences politiques à moyen terme. Une condamnation de Marine Le Pen, avec une peine d’inéligibilité, reste une hypothèse crédible au vu des réquisitions du parquet.
Mais la défense compte bien démontrer qu’il s’agit d’un procès politique et que les infractions reprochées ne sont pas caractérisées. Le délibéré, attendu dans plusieurs mois, sera scruté avec attention par tous les états-majors partisans.
En attendant, Édouard Philippe a fait un pas de plus dans la précampagne présidentielle. En refusant de se réjouir des potentiels malheurs judiciaires de Marine Le Pen, il dessine en creux le portrait d’un présidentiable responsable, soucieux de l’intérêt général et du respect des principes démocratiques. Reste à savoir si cette stratégie de la “main tendue” saura convaincre un électorat de droite aujourd’hui tenté par des lignes politiques plus radicales.