Alors que l’examen du budget 2025 se poursuit au Parlement, l’opposition monte au créneau. Invité lundi soir sur BFMTV, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a vivement critiqué le projet de loi de finances, le qualifiant de « budget de faillite, de punition à l’égard de la France du travail », sans « cap ». Mais surtout, il a brandi la menace ultime : une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier si le texte n’évolue pas.
Le spectre d’une motion de censure
Alors que la décision n’est pas encore arrêtée, Jordan Bardella estime que « le gouvernement prend le chemin » d’une motion de censure de la part de son parti. Les 88 députés RN pourraient en effet faire basculer une motion, aucun autre groupe d’opposition n’étant en mesure de la faire adopter seul. Si le jeune président du RN juge la décision « extrêmement grave », il temporise en estimant qu’il est « important que le Parlement puisse finir l’examen du texte » avant de trancher.
Un chantage assumé au gouvernement ?
Jordan Bardella semble en fait poser ses conditions, exhortant le gouvernement à instaurer la proportionnelle aux législatives, restaurer les peines planchers ou encore renoncer à certaines taxes. « Si le texte reste en l’état, si le cap politique que je ne trouve pas dans le gouvernement de Michel Barnier se poursuit, alors il prend le risque de la censure », prévient-il. Une hypothèse qu’il dit avoir « toujours envisagée », s’écartant clairement du débat budgétaire.
Un budget vivement critiqué
Sur le fond, le président du RN ne mâche pas ses mots contre ce budget qu’il juge « de faillite » et « de punition à l’égard de la France du travail ». Il pointe du doigt l’absence de cap du gouvernement à travers ce texte. Des critiques partagées par de nombreux élus RN mais aussi par une partie des oppositions de gauche comme de droite.
L’avenir du gouvernement Barnier en suspens
Si une motion de censure venait effectivement à être adoptée, elle entraînerait la chute du gouvernement et un probable retour aux urnes. Un scénario catastrophe pour la majorité, déjà en difficulté pour faire voter ses textes à l’Assemblée en l’absence de majorité absolue. L’exécutif va donc devoir manœuvrer avec prudence dans les prochains jours pour tenter de rallier des soutiens, ou du moins éviter un front uni des oppositions.
Il est important que le Parlement puisse finir l’examen du texte.
Jordan Bardella, président du Rassemblement national
En attendant, le spectre d’une crise politique majeure plane sur ce budget 2025. Les prochaines séances au Parlement s’annoncent électriques et décisives pour l’avenir du gouvernement Barnier, qui jouera très gros lors du vote solennel à l’Assemblée. Les tractations de couloirs vont s’intensifier pour tenter de résoudre cette équation budgétaire explosive, l’exécutif espérant éviter le clash ultime.
Les prochains jours seront donc cruciaux pour ce budget 2025 contesté, et plus largement pour l’avenir politique à court terme. Le bras de fer entre le RN et le gouvernement Barnier sera scruté de près, tant il pourrait rebattre les cartes du paysage politique en cas de crise. En attendant, tous les regards sont tournés vers le Parlement, où se joue une partie décisive pour les mois à venir.