C’est une nouvelle polémique qui secoue l’Assemblée nationale. Ce mercredi soir, le député apparenté LFI Aymeric Caron a organisé la projection d’un “documentaire” très controversé sur la bande de Gaza, qu’il a lui-même réalisé. Des images chocs, un parti-pris assumé, des accusations graves… Retour sur ce scandale qui fait grand bruit dans l’hémicycle.
Un député fan du Hamas ? Les dessous du “documentaire” d’Aymeric Caron
Enfants mutilés, cadavres, ruines à perte de vue… Le film projeté par Aymeric Caron multiplie les images insoutenables, entrecoupées de discours guerriers de ministres israéliens. L’élu affirme avoir vérifié l’origine de chaque séquence pour s’assurer que les auteurs “n’avaient pas de lien avec le Hamas”. Mais beaucoup doutent de son impartialité…
Ce n’est pas un film de propagande.
Aymeric Caron, député apparenté LFI
Engagé de longue date pour la cause palestinienne, le député assume la “part de subjectivité” de son film. Il l’a réalisé par ses propres moyens, avec ses collaborateurs et un monteur. Une initiative très personnelle donc, loin d’un véritable travail journalistique comme il le prétend pourtant.
Une Assemblée presque vide pour un “documentaire” qui divise
Sur les 576 députés invités, seule une quinzaine a fait le déplacement pour assister à la projection. Les fauteuils rouges de l’Assemblée sont restés désespérément vides. Un “boycott” dénoncé par Aymeric Caron, qui n’a pas hésité à qualifier cette Assemblée de “l’une des plus honteuses d’Europe” et de “pro-israélienne au sens de pro-Netanyahou”. Des attaques virulentes.
- 8 députés LFI présents
- 3 députés Modem
- 2 députés RN
- 1 députée apparentée Renaissance
- 1 députée écologiste
- 1 député socialiste
Même au sein de la France Insoumise, le “documentaire” ne semble pas faire l’unanimité. Aucun cadre du parti comme Jean-Luc Mélenchon ou Manon Aubry n’a demandé à le visionner. Un désaveu cinglant pour Aymeric Caron et ses méthodes.
Les médias accusés de “cacher la réalité” et de “minimiser les crimes”
Au-delà de son film, le député a profité de cette soirée pour régler ses comptes avec les “médias mainstream”. Il les accuse de “minimiser l’atrocité des crimes commis” contre les Palestiniens, voire de “cacher la réalité des souffrances” par une “réticence délibérément choisie”. Des propos très durs, alors même que la couverture médiatique du conflit israélo-palestinien est un sujet ultra-sensible et complexe.
Il existe un discours négationniste sur ce que subissent les enfants gazaouis et leurs parents.
Aymeric Caron, député apparenté LFI
En comparaison, Aymeric Caron estime qu’il n’y a “aucun déni” sur “l’horreur” des attaques du Hamas contre Israël, contrairement à la situation à Gaza. Une vision pour le moins subjective. Quoi qu’il en soit, le député ne compte pas s’arrêter là et veut diffuser son film au-delà des murs de l’Assemblée. De quoi attiser encore les polémiques.
Un député “activiste” qui divise jusque dans son camp
Plus que le contenu du “documentaire” en lui-même, c’est la démarche très politique d’Aymeric Caron qui fait débat. Beaucoup l’accusent d’être un député activiste, qui utilise son mandat pour faire passer ses messages militants. Une attitude qui est loin de faire l’unanimité, y compris dans son propre camp de la gauche radicale.
Avec ce coup d’éclat, Aymeric Caron confirme en tout cas son statut de “trublion” à l’Assemblée. Mais à trop jouer les provocateurs, ne risque-t-il pas de perdre en crédibilité et de s’isoler toujours plus au Palais Bourbon ? L’avenir nous le dira. Une chose est sûre, son “documentaire” n’a pas fini de faire parler.
