En cette période charnière marquée par la réélection de Donald Trump, le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rend à Bruxelles pour des entretiens d’urgence avec ses homologues européens. L’objectif : tenter d’accélérer l’aide à l’Ukraine avant l’entrée en fonction du nouveau président américain, sur fond d’inquiétudes grandissantes quant à la pérennité du soutien occidental à Kiev.
Un Voyage Crucial à un Moment Charnière
Le déplacement de M. Blinken dans la capitale belge et européenne ressemble fort à une course contre la montre diplomatique. Outre l’élection de Donald Trump, réputé plus conciliant envers Moscou, une crise politique en Allemagne ajoute à l’incertitude ambiante. Le chef de la diplomatie américaine rencontrera donc mercredi des responsables de l’OTAN et de l’UE pour discuter des moyens de soutenir l’Ukraine dans sa défense face à l’agression russe.
Trump, Déjà à la Manœuvre
Avant même son retour à la Maison Blanche prévu le 20 janvier, Donald Trump multiplie les contacts. Selon le Washington Post, il se serait entretenu avec les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, demandant à ce dernier de ne pas provoquer d’escalade. Une information démentie par le Kremlin, qui parle de “pure invention”.
Donald Trump a régulièrement affirmé pouvoir mettre fin à la guerre “en un jour” avant même sa prise de fonctions, sans jamais détailler comment il s’y prendrait.
Mais le magnat de 78 ans a aussi remis en cause les dizaines de milliards de dollars dépensés par Washington en faveur de l’Ukraine – plus de 60 milliards en aide militaire depuis l’invasion russe de février 2022.
Accélérer l’Aide, Assurer le Relais
Face à ces incertitudes, l’administration Biden veut accélérer la livraison d’aide militaire à l’Ukraine et mettre en place des mécanismes pour que les Européens prennent le relais. Selon le Pentagone, il reste jusqu’à 9,2 milliards de dollars à attribuer sur l’enveloppe votée au printemps, dont 7,1 milliards à puiser dans les stocks d’armements américains.
D’ici à la fin de l’administration (sortante), ils vont essayer d’expédier tout ce qui est disponible, comme des véhicules blindés et munitions pour armes légères, dont l’Ukraine a besoin et que les États-Unis possèdent en grandes quantités.
Mark Cancian, du Centre pour les études internationales et stratégiques (CSIS) à Washington
L’Europe sous Pression
Du côté européen, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock met en garde contre le risque de voir Poutine profiter de la transition politique américaine pour pousser son avantage. Elle insiste : tout ce que l’Europe peut apporter à l’Ukraine “doit être mobilisé maintenant”, en particulier pour renforcer sa défense antiaérienne.
Cette visite intervient alors que des attaques de drones d’une ampleur inédite ont visé l’Ukraine et la région de Moscou, et que des milliers de troupes nord-coréennes s’amassent dans la région frontalière russe de Koursk. Selon le New York Times, Moscou y aurait massé 50 000 soldats pour tenter de déloger les Ukrainiens qui contrôlent une partie de cette zone depuis trois mois.
Quelle que soit l’approche adoptée par les dirigeants américains à l’égard de l’Ukraine, l’Europe devra se mobiliser et prendre la tête des efforts de défense de l’Ukraine.
Olena Prokopenko, du German Marshall Fund
Mais la chercheuse s’inquiète : “Malheureusement, la victoire de Donald Trump survient sans doute au pire moment possible en ce qui concerne l’état politique et économique de l’Europe et sa capacité à se coordonner rapidement”. À Bruxelles, on craint aussi que les membres de l’UE ne traitent la prochaine administration Trump de manière bilatérale, ce qui affaiblirait encore l’Union européenne.
Dans ce contexte incertain, la visite d’Antony Blinken apparaît comme un signal fort, une tentative in extremis de consolider le soutien occidental à l’Ukraine. Mais avec une marge de manœuvre réduite jusqu’au 20 janvier et des alliés européens sous pression, la tâche s’annonce ardue. L’avenir nous dira si ces efforts de dernière minute suffiront à maintenir une ligne commune face à Moscou, ou si le retour de Donald Trump marquera un tournant dans cette guerre qui bouleverse l’échiquier géopolitique mondial depuis bientôt un an.
Face à ces incertitudes, l’administration Biden veut accélérer la livraison d’aide militaire à l’Ukraine et mettre en place des mécanismes pour que les Européens prennent le relais. Selon le Pentagone, il reste jusqu’à 9,2 milliards de dollars à attribuer sur l’enveloppe votée au printemps, dont 7,1 milliards à puiser dans les stocks d’armements américains.
D’ici à la fin de l’administration (sortante), ils vont essayer d’expédier tout ce qui est disponible, comme des véhicules blindés et munitions pour armes légères, dont l’Ukraine a besoin et que les États-Unis possèdent en grandes quantités.
Mark Cancian, du Centre pour les études internationales et stratégiques (CSIS) à Washington
L’Europe sous Pression
Du côté européen, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock met en garde contre le risque de voir Poutine profiter de la transition politique américaine pour pousser son avantage. Elle insiste : tout ce que l’Europe peut apporter à l’Ukraine “doit être mobilisé maintenant”, en particulier pour renforcer sa défense antiaérienne.
Cette visite intervient alors que des attaques de drones d’une ampleur inédite ont visé l’Ukraine et la région de Moscou, et que des milliers de troupes nord-coréennes s’amassent dans la région frontalière russe de Koursk. Selon le New York Times, Moscou y aurait massé 50 000 soldats pour tenter de déloger les Ukrainiens qui contrôlent une partie de cette zone depuis trois mois.
Quelle que soit l’approche adoptée par les dirigeants américains à l’égard de l’Ukraine, l’Europe devra se mobiliser et prendre la tête des efforts de défense de l’Ukraine.
Olena Prokopenko, du German Marshall Fund
Mais la chercheuse s’inquiète : “Malheureusement, la victoire de Donald Trump survient sans doute au pire moment possible en ce qui concerne l’état politique et économique de l’Europe et sa capacité à se coordonner rapidement”. À Bruxelles, on craint aussi que les membres de l’UE ne traitent la prochaine administration Trump de manière bilatérale, ce qui affaiblirait encore l’Union européenne.
Dans ce contexte incertain, la visite d’Antony Blinken apparaît comme un signal fort, une tentative in extremis de consolider le soutien occidental à l’Ukraine. Mais avec une marge de manœuvre réduite jusqu’au 20 janvier et des alliés européens sous pression, la tâche s’annonce ardue. L’avenir nous dira si ces efforts de dernière minute suffiront à maintenir une ligne commune face à Moscou, ou si le retour de Donald Trump marquera un tournant dans cette guerre qui bouleverse l’échiquier géopolitique mondial depuis bientôt un an.