Qui l’eût cru ? Le petit poucet breton, pour sa première participation à la plus prestigieuse des compétitions européennes, est en train d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire. Après leur victoire héroïque (2-1) mercredi sur la pelouse du double champion de République Tchèque en titre, le Sparta Prague, les “Ty-Zefs” de Brest ont quasiment leur billet en poche pour les huitièmes de finale. Un exploit retentissant pour un club qui découvre la Ligue des Champions cette saison.
Une campagne européenne de rêve
Tombés dans un groupe relevé avec le Sparta Prague donc, mais aussi le FC Barcelone et Liverpool, peu d’observateurs voyaient les Brestois rivaliser. Et pourtant, dès la première journée, les hommes de Der Zakarian créaient la sensation en tenant en échec les Reds à Francis-Le Blé (1-1). Un nul arraché à la dernière seconde qui lançait idéalement leur campagne.
S’en suivront une défaite encourageante au Camp Nou (2-0) puis un succès crucial à domicile contre Prague (1-0). Avant donc ce déplacement en République Tchèque qui pouvait leur ouvrir en grand les portes des huitièmes. Mission accomplie, et avec la manière !
Le Douaron – Honorat, duo magique
Dans un stade bouillant, les Brestois ne se sont pas démontés, bien au contraire. Portés par un grand Bizot dans les cages et surtout par leur duo d’attaque, ils ont éteint les ardeurs locales. Jérémy Le Douaron d’abord, dont l’activité incessante a usé la défense pragoise, avant qu’il ne débloque le compteur peu après la demi-heure de jeu. Franck Honorat ensuite, qui a scellé le sort de la partie en deuxième période sur un exploit personnel. Les Tchèques réduiront le score en fin de match mais il était trop tard.
On savait qu’on avait un coup à jouer ici. On l’a fait avec nos armes, notre courage et notre solidarité. C’est un grand bonheur ce soir !
Franck Honorat, au micro de RMC Sport après la rencontre
Un état d’esprit irréprochable
Au-delà des individualités, c’est bien le collectif breton qui force l’admiration sur la scène continentale. Soudés, solidaires, les coéquipiers de Brendan Chardonnet ne lâchent rien et compensent leur manque d’expérience à ce niveau par un engagement de tous les instants. Un état d’esprit qui plaît aux supporters, et même au-delà…
Que cette équipe continue de porter haut les couleurs du Finistère, de la Bretagne et de tous ceux qui veulent se joindre à cette belle aventure !
Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, sur Twitter
Et maintenant, rêver plus grand ?
Avec 7 points au compteur, le Stade Brestois est quasiment assuré de voir les huitièmes, une première historique pour le club. De quoi nourrir de nouvelles ambitions ? En conférence de presse d’après-match, Michel Der Zakarian a préféré calmer le jeu :
Nous sommes déjà très heureux et fiers d’être quasiment qualifiés. On va déjà savourer et on verra bien pour la suite. L’important est de finir le travail.
Pas question donc de s’enflammer côté breton, même si en interne, on doit forcément commencer à rêver un peu plus grand. En attendant, c’est déjà tout un stade, toute une ville et toute une région qui vibre au rythme des exploits de ses héros. Des héros qui portent de plus en plus bien leur surnom d'”Admirables”, tant leur parcours force le respect.
Le football français tient peut-être là l’une des plus belles histoires de son histoire récente. Brest et la Bretagne ont en tout cas déjà gagné le cœur de nombreux amoureux du ballon rond grâce à cette épopée continentale qui n’a peut-être pas fini de nous surprendre. Réponse dans les prochaines semaines, mais une chose est sûre : les “Ty-Zefs” ne sont plus là pour simplement figurer !