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Le Soutien Public à l’Agriculture Doit S’Orienter Vers la Durabilité

Un rapport choc de l'OCDE révèle les failles criantes du soutien public à l'agriculture dans les pays riches et émergents. Malgré des montants colossaux, la durabilité et l'innovation sont négligées. Découvrez les détails alarmants et les solutions proposées pour réorienter urgemment les priorités...

Les systèmes alimentaires font face à de nombreux défis pressants, mais le soutien public à l’agriculture dans les pays riches et émergents reste mal orienté, selon un rapport alarmant de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Malgré des montants faramineux atteignant 842 milliards de dollars par an, la durabilité environnementale et l’innovation sont les grandes oubliées des politiques agricoles actuelles.

Un Soutien Massif qui Manque sa Cible

L’étude, qui passe au crible les aides publiques dans 54 pays, tire la sonnette d’alarme. Alors que l’agriculture a un besoin vital de devenir “plus durable, plus productive et plus résiliente”, l’essentiel des subventions profite directement aux producteurs, sans réelle contrepartie environnementale. Pire, les investissements dans la recherche et l’innovation, pourtant cruciaux pour doper la productivité de manière pérenne, sont en fort recul, passant de 0,9% à seulement 0,5% de la valeur de la production agricole en 20 ans.

Des Objectifs Environnementaux en Berne

Le constat est sans appel. Seuls 20% des aides aux agriculteurs sont conditionnés à des obligations environnementales réglementaires. Quant aux mesures incitatives facultatives en faveur de l’environnement, elles ne représentent que 5% du total. Pourtant, selon les experts de l’OCDE, fixer des objectifs clairs, éliminer les subventions néfastes et faire de la gestion durable des ressources naturelles une priorité absolue sont des impératifs pour verdir efficacement les politiques agricoles.

Le Difficile Sevrage des Subventions

Certes, le volume global du soutien public marque un léger recul par rapport au pic de 2021. Mais il reste supérieur aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. Les transferts nets aux producteurs pèsent toujours 9% de leurs recettes brutes en moyenne, avec des disparités marquées entre pays. Si la Corée du Sud et la Norvège dépassent 40%, l’Union Européenne et la Chine sont sous les 20%. Un rééquilibrage qui s’annonce délicat politiquement.

Des Pistes pour Réorienter les Aides

Face à ce constat alarmant, l’OCDE appelle à une réforme en profondeur. Parmi les pistes avancées :

  • Réorienter massivement les subventions vers des services d’intérêt général comme la recherche et l’innovation
  • Conditionner davantage les aides directes au respect de normes environnementales
  • Renforcer les incitations économiques aux pratiques agro-écologiques vertueuses
  • Définir des objectifs environnementaux clairs et mesurables pour l’agriculture

Un vaste chantier, qui nécessitera une volonté politique forte pour surmonter les résistances. Mais un virage indispensable pour rendre enfin l’agriculture durable et capable de relever les immenses défis alimentaires, climatiques et de biodiversité du 21ème siècle. Les gouvernements sauront-ils saisir l’urgence et engager les réformes à la hauteur des enjeux ? L’avenir de nos systèmes agricoles et alimentaires en dépend.

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