Les tensions persistent sur la péninsule coréenne alors qu’une large majorité des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies appelle la Corée du Nord à mettre un terme à son programme de missiles balistiques. Lors d’une déclaration commune, dix des quinze membres du Conseil, dont les États-Unis, la France et le Japon, ont fermement condamné le dernier tir d’un missile balistique intercontinental par Pyongyang fin octobre.
Un lancement qui viole les résolutions de l’ONU
Ce tir, qui s’ajoute à plus d’une centaine d’autres depuis le début de l’année 2022, constitue une violation flagrante des multiples résolutions adoptées par le Conseil de sécurité pour tenter de freiner les ambitions militaires nord-coréennes. Selon l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood, qui s’exprimait au nom des pays signataires, ce lancement “menace de saper le régime international de non-prolifération”.
Deux membres du Conseil s’opposent à une condamnation unanime
Malgré la gravité de la situation, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à parler d’une seule voix. En effet, deux de ses membres ont refusé de se joindre à la déclaration commune qui devait dénoncer les agissements de la Corée du Nord. Bien que non nommés dans le texte, il est de notoriété publique que la Russie et la Chine sont régulièrement accusées par les États-Unis et d’autres pays de protéger le régime de Pyongyang.
Un appel au dialogue et à l’abandon des programmes d’armement
Malgré ces divisions, les dix membres signataires de la déclaration ont lancé un appel clair à la Corée du Nord, l’invitant à “retourner à la table des négociations, à respecter ses obligations liées aux nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et à abandonner ses programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques”. Un message qui intervient alors que Pyongyang a procédé ce mardi à une nouvelle salve de tirs de missiles balistiques de courte portée, à quelques heures des élections de mi-mandat aux États-Unis.
Des sanctions internationales de plus en plus dures
Rappelons que la Corée du Nord est soumise depuis 2006 à un régime de sanctions internationales qui a été renforcé à trois reprises en 2017. Cependant, depuis cette date, le Conseil de sécurité peine à maintenir une position unie face aux provocations répétées de Pyongyang. En mai dernier, la Chine et la Russie avaient même mis leur veto à une résolution visant à imposer de nouvelles sanctions, bloquant toute avancée sur ce dossier brûlant.
Vers une escalade des tensions dans la région ?
La multiplication des essais balistiques nord-coréens et l’impasse diplomatique au sein du Conseil de sécurité font craindre une dangereuse escalade des tensions dans la péninsule coréenne. Selon des experts, le régime de Kim Jong-un pourrait être tenté de franchir une nouvelle étape en procédant à un essai nucléaire, une première depuis 2017. Une telle provocation risquerait de plonger la région dans une grave crise et de mettre à rude épreuve la cohésion de la communauté internationale.
La situation actuelle exige une réponse ferme et unie de la part du Conseil de sécurité. Il est crucial que tous ses membres, sans exception, fassent preuve de responsabilité et s’engagent résolument en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Un diplomate occidental à l’ONU
Face à l’intransigeance de Pyongyang, la communauté internationale se retrouve confrontée à un défi de taille. Il s’agit de trouver les leviers diplomatiques et économiques susceptibles de ramener la Corée du Nord à la table des négociations, tout en évitant une dangereuse escalade militaire aux conséquences potentiellement catastrophiques. Un exercice d’équilibriste qui nécessitera un engagement sans faille et une unité retrouvée au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Un régime nord-coréen isolé mais déterminé
Malgré les pressions internationales croissantes, le régime nord-coréen semble déterminé à poursuivre ses programmes d’armement, y voyant une garantie de sa survie face à ce qu’il perçoit comme une menace existentielle de la part des États-Unis et de leurs alliés. Les récents tirs de missiles démontrent une fois de plus la capacité de nuisance de Pyongyang et sa volonté de défier la communauté internationale.
La Corée du Nord ne renoncera pas à ses ambitions nucléaires et balistiques tant qu’elle ne se sentira pas en sécurité. C’est un régime qui a fait de la survie son unique priorité, quitte à affronter un isolement croissant sur la scène internationale.
Un expert des questions de sécurité en Asie du Nord-Est
Quel avenir pour le dialogue avec Pyongyang ?
Dans ce contexte tendu, la reprise d’un dialogue constructif avec la Corée du Nord apparaît plus que jamais nécessaire mais aussi particulièrement ardue. Les négociations sur la dénucléarisation, au point mort depuis l’échec du sommet de Hanoï en 2019 entre Kim Jong-un et Donald Trump, peinent à se remettre sur les rails malgré les appels répétés de la communauté internationale.
La nouvelle administration américaine de Joe Biden a certes affiché sa volonté de relancer les pourparlers, mais sans grand succès jusqu’à présent. De son côté, la Corée du Sud, qui avait misé sur une politique d’ouverture et de détente sous la présidence de Moon Jae-in, semble aujourd’hui dans l’impasse face à l’intransigeance de son voisin du Nord.
Dans ce contexte, l’appel lancé par la majorité des membres du Conseil de sécurité résonne comme un ultime avertissement à l’attention de Pyongyang. Reste à savoir si ce signal fort sera entendu par le régime nord-coréen et s’il permettra d’ouvrir la voie à une désescalade durable dans la péninsule. L’avenir de la sécurité et de la stabilité en Asie du Nord-Est en dépend largement.