Dans une déclaration publiée lundi sur le réseau social X, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a vivement critiqué la récente décision d’Israël d’interdire l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Selon lui, cette mesure ne fera qu’accroître les souffrances de la population de Gaza, sans pour autant renforcer la sécurité d’Israël.
L’Unrwa, “colonne vertébrale” de l’aide aux réfugiés palestiniens
Rappelant le rôle crucial joué par l’Unrwa dans les territoires palestiniens occupés, le chef de l’OMS a souligné qu’il n’existait tout simplement pas d’alternative à cette agence onusienne, considérée comme la “colonne vertébrale” de l’assistance aux réfugiés. À Gaza en particulier, l’Unrwa est l’un des principaux fournisseurs de services de santé essentiels, assurant chaque jour des milliers de consultations médicales et vaccinant des centaines d’enfants.
Israël accuse des employés de l’Unrwa de liens avec le Hamas
Malgré les mises en garde de la communauté internationale, Israël a officiellement notifié à l’ONU lundi sa décision d’interdire l’Unrwa, une mesure adoptée la semaine dernière par le Parlement israélien et qui doit entrer en vigueur fin janvier 2024. Israël accuse une dizaine d’employés de l’agence d’avoir participé à l’attaque sanglante menée par le Hamas sur son territoire le 7 octobre 2023. Des experts mandatés par l’ONU avaient conclu en avril que l’Unrwa manquait de “neutralité” politique.
L’agence a licencié 9 employés impliqués dans l’attaque
En réponse, l’Unrwa, qui emploie 13 000 personnes à Gaza, a annoncé en janvier avoir licencié 9 employés après qu’une enquête interne a révélé qu’ils “pouvaient avoir été impliqués dans les attaques armées du 7 octobre”. Cependant, pour le chef de l’OMS, le personnel de l’agence avec lequel son organisation a travaillé est composé de “professionnels humanitaires et médicaux dévoués qui travaillent sans relâche pour leur communauté dans des circonstances inimaginables”.
Des conséquences désastreuses pour les Palestiniens
Selon le Conseil de sécurité de l’ONU, l’interdiction de l’Unrwa aura des répercussions graves pour des millions de Palestiniens. Établie en 1949 après le premier conflit israélo-arabe ayant suivi la création de l’État d’Israël, l’agence fournit une assistance à près de 6 millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie. De nombreux partenaires humanitaires dépendent de son réseau logistique pour acheminer et distribuer l’aide là où les besoins sont les plus criants.
Cette interdiction ne rendra pas Israël plus sûr. Elle va seulement augmenter les souffrances de la population de Gaza et les risques d’épidémies.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Face à cette situation préoccupante, le chef de l’OMS appelle la communauté internationale à se mobiliser pour trouver une solution permettant à l’Unrwa de poursuivre sa mission humanitaire indispensable, tout en répondant aux préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël. Un défi de taille, alors que les tensions restent vives dans la région et que le dialogue semble plus que jamais compromis entre les différentes parties.