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Les Rebelles du M23 Continuent Leur Offensive dans l’Est de la RDC

Les rebelles du M23 défient le cessez-le-feu en lançant de nouvelles offensives dans l'est de la RDC. Malgré les accords, les combats s'intensifient, forçant des milliers de civils à fuir. Le Rwanda nie toujours soutenir les rebelles, mais...

En dépit d’un cessez-le-feu fraîchement signé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda début août, la situation sécuritaire continue de se dégrader dans l’est du pays. Les rebelles du M23, un mouvement que Kinshasa accuse d’être soutenu par Kigali, sont repartis à l’offensive fin octobre, gagnant du terrain sur de nouveaux axes stratégiques dans la province du Nord-Kivu.

Cette escalade remet en question la stabilité précaire qui régnait depuis l’accord de cessation des hostilités. Selon des sources locales contactées par l’AFP, le M23 aurait profité de l’accalmie pour réorganiser ses forces avant de lancer cette nouvelle vague d’attaques ciblées.

Une offensive bien préparée sur de multiples fronts

Après s’être emparé de la ville de Kalembe le 23 octobre dernier, les combattants rebelles ont progressé de plusieurs kilomètres en direction de Pinga, un carrefour stratégique dans le territoire de Walikale à l’ouest du Nord-Kivu. Mais c’est dans le territoire voisin de Lubero que le M23 a ouvert un nouveau front ce week-end, en direction cette fois du lac Édouard qui marque la frontière entre la RDC et l’Ouganda.

Selon des témoignages recueillis sur place, la localité de Kamandi Gite sur les rives du lac est tombée aux mains des rebelles dimanche, après que ces derniers aient repoussé les milices “wazalendo” (les “patriotes” en swahili), des groupes armés affiliés à Kinshasa.

Des milliers de civils forcés de fuir les combats

Si une accalmie est revenue à Pinga, le bilan humanitaire de ces nouvelles offensives s’annonce préoccupant. D’après des sources militaires, de nombreuses familles ont dû fuir les villages pris pour cible par le M23 ces derniers jours. À Pinga, l’hôpital local craint de manquer rapidement de moyens face à l’afflux massif de déplacés.

L’hôpital n’a pas de médicament, les toilettes sont dans un mauvais état, l’accès à l’eau pose problème. Nous craignons l’apparition de graves pathologies qu’il nous sera difficile à prendre en charge.

Théophile Mukandirwa, directeur de l’hôpital de Pinga

La médiation de l’Angola mise à l’épreuve

Ces développements mettent à rude épreuve les efforts de médiation menés par l’Angola entre la RDC et le Rwanda. Luanda avait annoncé vendredi le lancement officiel mardi d’un mécanisme de suivi du cessez-le-feu, “dirigé par l’Angola et intégrant des officiers de la RDC et du Rwanda”. Mais pour une source militaire congolaise citée par l’AFP, le M23 chercherait justement à étendre son emprise territoriale avant la mise en place de ce dispositif.

De son côté, le Rwanda continue de nier tout soutien actif aux rebelles, malgré les accusations répétées de Kinshasa et les rapports d’experts de l’ONU pointant une implication directe de l’armée rwandaise. Cette nouvelle escalade risque en tout cas de raviver les tensions entre les deux voisins, alors même que la voie diplomatique semblait ces dernières semaines reprendre le dessus.

Face à la gravité de la situation, la communauté internationale ne peut rester les bras croisés. Un engagement résolu sera nécessaire pour éviter que ce regain de violence ne replonge la région dans un cycle infernal, dont les premières victimes seront comme toujours les populations civiles prises entre les feux croisés des différents belligérants.

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