La Serbie est sous le choc. Vendredi dernier, une portion du toit extérieur de la gare de Novi Sad, deuxième plus grande ville du pays, s’est brutalement effondrée, faisant 14 morts. Deux jours après ce drame, plus d’un millier de citoyens en colère sont descendus dans les rues de Belgrade, la capitale, pour manifester contre la négligence des autorités.
La Population Exige des Comptes
Rassemblés devant le ministère de la Construction, des Transports et des Infrastructures, les manifestants ont observé une minute de silence poignante en hommage aux victimes. Mais très vite, la tristesse a laissé place à la colère. Des mains peintes en rouge, symbolisant le sang des innocents sur les mains du gouvernement, se sont levées. Des slogans accusateurs ont résonné :
Des changements doivent se produire. Il y a quelqu’un qui est responsable de tout, et le responsable doit être trouvé et chassé d’ici dès que possible.
Natasa Simeunovic, manifestante de 26 ans
Au cœur des revendications, une exigence claire : la démission immédiate de Goran Vesic, le ministre de la Construction, des Transports et des Infrastructures. Si cette requête n’est pas satisfaite, les organisateurs du rassemblement menacent de durcir le ton et d’intensifier la contestation dès mardi prochain à Novi Sad, ville endeuillée.
Le Spectre de la Négligence
Comment expliquer qu’une telle tragédie ait pu se produire ? D’après les informations disponibles, la gare de Novi Sad était en rénovation partielle depuis trois ans. Une partie avait même été rouverte au public en juillet dernier, alors que les travaux se poursuivaient ailleurs. Mais de façon troublante, la société des chemins de fer serbes a révélé que le toit qui s’est effondré ne faisait pas partie des zones en cours de rénovation.
Cette information soulève de sérieuses questions sur l’entretien et la sécurisation des infrastructures vieillissantes du pays. Les manifestants dénoncent la négligence chronique des autorités, accusées de ne pas prendre les mesures nécessaires pour protéger la population.
Un Pays en Deuil
Face à l’ampleur du drame, le gouvernement serbe a décrété une journée de deuil national samedi. À Novi Sad et dans la province de Voïvodine dont elle est la capitale, trois jours de deuil ont été proclamés. Un hommage solennel, mais qui ne suffira pas à apaiser la colère et la douleur des familles endeuillées et de tout un pays traumatisé.
Selon une source proche du dossier, le bureau du procureur général de Novi Sad a ouvert une enquête et procédé à de nombreuses auditions, dont celle du ministre Goran Vesic lui-même. Des documents du ministère ont été saisis et doivent encore être analysés par des experts. Mais pour les manifestants, il est d’ores et déjà clair que le gouvernement porte une lourde responsabilité dans cette tragédie qui endeuille la Serbie.
Une chose est sûre : le peuple serbe exige la vérité, la justice et des actions concrètes pour que plus jamais un tel drame ne se reproduise. Les autorités sauront-elles entendre ce cri de colère et de détresse ? L’avenir le dira, mais la pression populaire ne faiblira pas tant que des réponses claires n’auront pas été apportées.