Ce jeudi soir, l’horreur a frappé le quartier des Couronneries à Poitiers. Cinq adolescents âgés de 15 à 16 ans ont été touchés par balles lors d’une fusillade, dont un très grièvement. Le pronostic vital de ce dernier, prénommé Anis, est engagé après qu’il ait reçu une balle dans la tête.
Youssef, l’oncle d’Anis, est arrivé rapidement sur les lieux de la tragédie. « Je suis venu immédiatement à ses côtés. J’ai pris sa main et j’ai essayé de le maintenir en vie jusqu’à ce que les pompiers arrivent », confie-t-il, la voix brisée par l’émotion. « C’est un enfant de 15 ans sans histoires, il était là au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Un jeune entre la vie et la mort
Karim Fretes, un autre oncle d’Anis, raconte leur visite à l’hôpital où le jeune est dans le coma. « Ses chances de survie sont maigres. Sa mère est inconsolable, c’était son fils unique », déclare-t-il. Sans casier judiciaire, Anis se trouvait simplement à la terrasse d’un restaurant avec des amis au moment où les tirs ont éclaté.
La piste d’un règlement de comptes sur fond de stupéfiants
Selon les premiers éléments de l’enquête, ouverte pour tentative d’homicide, cette fusillade serait liée à des rivalités sur un point de deal de stupéfiants. D’après une source proche du dossier, le tireur présumé, un homme de 25 ans, aurait tenté de s’imposer sur un point de vente tenu par un clan adverse. Après avoir été passé à tabac par des jeunes du quartier, il serait revenu lourdement armé pour se venger, visant ses victimes au hasard.
Peu après la fusillade, la situation a dégénéré en rixe dans le quartier. Vers 23h30, les forces de l’ordre sont parvenues à disperser la foule pour ramener un calme précaire. Quelques heures plus tard, lors d’une perquisition au domicile du suspect en fuite, des pièces d’armes et des munitions similaires à celles utilisées ont été retrouvées.
Des habitants sous le choc
Dans ce quartier populaire de Poitiers, l’incompréhension et la peur dominent. « Ce sont des jeunes de l’âge de nos enfants », soupire un riverain, encore sous le choc. Beaucoup craignent que cette fusillade ne soit le signe d’une violence qui prend de l’ampleur, sur fond de trafic de drogue.
On a l’impression que ça peut arriver n’importe quand, à n’importe qui. C’est angoissant de vivre comme ça.
– Une habitante du quartier
Alors que le pronostic vital d’Anis reste très incertain, l’enquête se poursuit pour tenter d’interpeller le tireur en fuite et faire toute la lumière sur ce drame qui a plongé Poitiers dans la stupeur. Un drame de plus qui met en lumière la violence liée aux trafics de stupéfiants dans certains quartiers, et leurs terribles conséquences pour des jeunes qui, comme Anis, se retrouvent pris entre deux feux.