Alors que les regards du monde entier sont braqués sur les sommets internationaux dédiés à la biodiversité et au climat, une réalité alarmante se dessine dans les pays hôtes de ces rendez-vous cruciaux. Selon une analyse récente, près d’une espèce animale sur dix est aujourd’hui menacée d’extinction en Colombie, en Azerbaïdjan et en France, des nations qui accueillent respectivement la COP sur la biodiversité et la COP sur le climat dans les mois à venir.
Un inventaire inquiétant de la biodiversité mondiale
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), référence en matière d’évaluation de l’état de conservation du vivant, tire la sonnette d’alarme. Son inventaire actualisé des espèces animales recense plus de 9% d’espèces menacées en Colombie, pays hôte de la COP16 sur la biodiversité. Réparties en trois catégories – « vulnérable », « en danger » et « en danger critique d’extinction » – ces espèces font face à de multiples périls qui compromettent leur survie.
Parmi les animaux emblématiques en danger figurent la majestueuse baleine bleue et la fascinante tortue verte. 150 autres espèces colombiennes sont classées « en danger critique d’extinction », le stade ultime avant l’extinction totale. Un constat bouleversant qui met en lumière l’urgence d’agir pour préserver ce patrimoine naturel inestimable.
L’agriculture et l’exploitation des ressources, principales menaces
Si les causes de ce déclin sont multiples, l’agriculture et l’aquaculture se révèlent être les facteurs prédominants, impactant deux tiers des espèces menacées en Colombie. L’expansion des terres cultivées et les pratiques agricoles intensives exercent une pression considérable sur les habitats naturels, fragmentant les écosystèmes et perturbant les équilibres écologiques fragiles.
L’exploitation des ressources naturelles, notamment par la chasse et la pêche, constitue la deuxième cause majeure de menace, touchant près de 60% des espèces en péril. Une situation préoccupante qui souligne la nécessité de repenser nos modes de consommation et de gestion des ressources pour assurer un avenir durable à la biodiversité.
L’Azerbaïdjan et la France, des constats similaires
Les pays hôtes des prochaines COP sur le climat ne sont pas épargnés par cette crise de la biodiversité. En Azerbaïdjan, pays historiquement riche en ressources pétrolières et gazières qui accueillera la COP29, 10% des espèces animales évaluées sont menacées d’extinction. Les oiseaux payent un lourd tribut, avec 11% d’entre eux en danger, tandis que l’exploitation des ressources naturelles affecte plus des deux tiers des espèces menacées dans le pays.
La France métropolitaine, quant à elle, compte plus de 10% d’espèces menacées parmi les 8 238 recensées par l’UICN. 58 espèces sont même classées « en danger critique d’extinction », dont le hamster commun et la baleine franche de l’Atlantique Nord. Le changement climatique joue un rôle clé, impactant au moins 30% des espèces menacées, tandis que l’exploitation des ressources et la dégradation des habitats par les activités humaines touchent respectivement 40% et un tiers d’entre elles.
Un appel à l’action pour préserver la biodiversité
Face à ce constat alarmant, il est urgent d’agir à tous les niveaux pour enrayer l’érosion de la biodiversité. Comme l’a souligné Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, lors de la COP16 à Cali, « le changement climatique, la perte de biodiversité, la dégradation des sols et la pollution » sont étroitement liés. Une approche globale et coordonnée s’impose pour relever ce défi de taille.
Les pays hôtes des COP sur la biodiversité et le climat ont une responsabilité particulière dans cette lutte. En montrant l’exemple par des actions concrètes et ambitieuses sur leur territoire, ils peuvent impulser une dynamique positive à l’échelle mondiale. Il est temps de placer la préservation de la biodiversité au cœur des priorités politiques et de mobiliser les moyens nécessaires pour inverser la tendance.
Chaque espèce joue un rôle unique et essentiel dans les écosystèmes complexes qui nous entourent. Leur disparition aurait des conséquences en cascade, menaçant les équilibres naturels dont nous dépendons tous. Il est de notre devoir de protéger ce patrimoine vivant, héritage précieux que nous devons transmettre aux générations futures. Les sommets internationaux sur la biodiversité et le climat sont une opportunité historique d’agir avant qu’il ne soit trop tard. L’avenir de notre planète et de ses merveilles naturelles est entre nos mains.