Vous pensiez faire le plein d’oméga 3 en consommant du thon en boîte ? Détrompez-vous. Selon les révélations alarmantes de l’association Bloom, spécialisée dans la préservation des océans, ces conserves contiendraient en réalité des taux préoccupants de mercure. Une situation d’autant plus inquiétante que l’Union Européenne semble fermer les yeux sur ce potentiel scandale sanitaire qui menace particulièrement la santé de nos enfants.
Le mercure, ce poison invisible
Métal lourd toxique, le mercure s’accumule tout au long de la chaîne alimentaire marine, pour atteindre des concentrations maximales chez les grands prédateurs comme le thon. Résultat, une simple boîte de thon concentre des doses de mercure suffisantes pour représenter un risque sanitaire majeur, surtout chez les plus jeunes.
Quand le thon devient un danger pour nos enfants
En effet, ingéré de façon régulière et dès le plus jeune âge, le mercure peut entraîner de graves troubles du développement neurologique :
- Retards de croissance
- Déficits intellectuels
- Problèmes de coordination et motricité
- Troubles du langage et de la mémoire
Des effets dévastateurs qui hypothèquent le devenir de toute une génération. Pourtant, aucune mesure sérieuse n’a été prise par l’Union Européenne pour endiguer ce fléau.
Une réglementation européenne trop laxiste
Malgré de multiples alertes des scientifiques et des ONG, les autorités sanitaires de l’UE s’obstinent à maintenir des seuils de tolérance au mercure beaucoup trop élevés par rapport aux recommandations internationales.
Sous couvert de préserver la filière thonière et la liberté de choix des consommateurs, l’Europe joue en réalité la montre, laissant les géants de l’industrie alimentaire continuer d’écouler leurs stocks contaminés.
Un expert sous couvert d’anonymat
Un laxisme d’autant plus coupable qu’il touche en priorité les familles modestes, grandes consommatrices de conserves de poisson.
Une pêche industrielle dans le viseur
Pour Bloom, la responsabilité de cette crise sanitaire invisible incombe directement aux dérives de la pêche industrielle. Afin de réduire les coûts, la filière thonière s’est massivement tournée vers des techniques de pêche peu sélectives comme les filets dérivants et les senneurs.
Conséquence directe, les prises accessoires se multiplient, et avec elles, la proportion de gros spécimens concentrant des taux records de mercure :
- Jusqu’à 1 mg/kg pour un thon albacore adulte
- Contre seulement 0,5 mg/kg pour un thon listao juvénile
Loin des images bucoliques de pêcheurs à la ligne, l’essentiel de notre thon en boîte provient aujourd’hui d’une pêche industrielle massive et toxique, où la quantité prime sur la qualité sanitaire du poisson.
Claire Nouvian, Présidente de Bloom
Repenser d’urgence notre consommation de thon
Face à cette impasse, il est essentiel de repenser en profondeur nos habitudes alimentaires. Sans attendre une hypothétique réaction des autorités, chacun peut agir à son niveau pour limiter les risques :
- Réduire sa consommation globale de thon en boîte
- Privilégier les conserves de thon listao, moins chargé en mercure
- Diversifier ses sources d’oméga 3 (petits poissons gras, huiles végétales…)
- Soutenir les petits pêcheurs pratiquant une pêche artisanale et durable
Autant de gestes simples mais cruciaux pour préserver notre santé et celle de nos océans. La balle est désormais dans le camp des citoyens. À nous d’ouvrir les yeux sur ce scandale trop longtemps resté dans l’ombre, et d’exiger des mesures à la hauteur des enjeux. L’avenir de nos enfants en dépend.