La Bolivie est sous le choc après les graves accusations d’Evo Morales, ex-président du pays de 2006 à 2019. Selon lui, des hommes cagoulés auraient délibérément ouvert le feu sur son véhicule, tirant pas moins de 14 coups de feu et blessant son chauffeur au passage. Un événement qui jette une lumière crue sur les profondes divisions qui minent la scène politique bolivienne.
Pour Evo Morales, cet incident n’a rien d’un hasard ou d’un acte isolé. Il affirme qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat planifiée, visant à mettre un terme définitif à son influence politique. Et il n’hésite pas à pointer du doigt l’actuel président Luis Arce, l’accusant de chercher à “éliminer notre mouvement en en finissant avec la vie d’Evo”.
Un Climat Politique Explosif
Ces graves accusations interviennent dans un contexte de tensions exacerbées en Bolivie. Depuis plusieurs semaines, les partisans d’Evo Morales bloquent les principales routes du pays, protestant contre ce qu’ils considèrent comme une persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement à l’encontre de leur leader. Des affrontements violents ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, faisant de nombreux blessés.
Evo Morales lui-même fait l’objet d’une enquête pour des allégations de “viol, trafic et traite d’êtres humains” liées à une relation qu’il aurait eue avec une adolescente. Des accusations qu’il rejette en bloc, y voyant une manœuvre politique destinée à l’écarter de la course à la présidentielle de 2025. Son ancien allié Luis Arce, désormais rival, est soupçonné d’être derrière cette cabale judiciaire.
Un Hélicoptère Suspect
Pour étayer ses accusations, Evo Morales s’appuie notamment sur des images montrant un hélicoptère emportant six personnes depuis l’aéroport de Chimoré, peu après l’attaque contre son véhicule. Selon un de ses proches, le député Anyelo Céspedes, il pourrait s’agir de militaires ou de policiers impliqués dans la tentative d’assassinat, exfiltrés pour couvrir leurs traces.
Un lien troublant est également établi avec le remaniement de l’état-major militaire bolivien, intervenu la veille de l’incident. “Hier, il y a eu un changement de haut commandement militaire et aujourd’hui on essaie de tuer Evo Morales”, souligne Anyelo Céspedes, suggérant une possible collusion entre le pouvoir en place et une faction de l’armée hostile à l’ex-président.
La Bolivie Au Bord De l’Implosion
Cet attentat manqué contre Evo Morales risque de mettre le feu aux poudres dans une Bolivie déjà au bord de la rupture. Les semaines à venir s’annoncent décisives et potentiellement explosives, entre manifestations, tensions politiques et règlements de comptes.
La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir jusqu’où ira cette escalade. Va-t-on assister à un embrasement généralisé ? À un coup d’État ? Les regards sont tournés vers le président Luis Arce, sommé de clarifier sa position et d’apaiser la situation. Mais aussi vers Evo Morales, qui pourrait être tenté de jouer son va-tout pour revenir au pouvoir.
“Un État de siège est en marche, on va voir comment on va se préparer”
– Evo Morales
Une chose est sûre, la Bolivie traverse une des périodes les plus troubles de son histoire récente. Et l’issue de cette crise, nul ne peut encore la prédire avec certitude. Mais chacun retient son souffle, redoutant le pire si le dialogue et la raison ne reprennent pas rapidement le dessus.