ActualitésInternational

Bolivie : Violents Affrontements Entre Manifestants Et Policiers

La Bolivie est secouée par de violents heurts entre manifestants pro-Morales et policiers. Les barrages routiers paralysent le pays et les pénuries s'aggravent. Le bilan s'alourdit avec déjà 14 policiers blessés. Jusqu'où ira cette escalade ?

La Bolivie est actuellement secouée par une vague de violences qui oppose les partisans de l’ex-président Evo Morales aux forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, de nombreux barrages routiers ont été érigés à travers le pays par les manifestants, paralysant l’activité économique et aggravant les pénuries. Face à ce chaos grandissant, le gouvernement a décidé de réagir.

Une journée d’affrontements meurtriers

Vendredi dernier, les opérations de déblocage des routes par la police ont tourné à l’affrontement violent. Selon le ministre de l’Intérieur Eduardo Del Castillo, ces échauffourées ont fait 14 policiers blessés dont un grièvement, et conduit à l’arrestation de 44 manifestants. Les heurts les plus durs ont eu lieu à Parotani sur l’axe routier reliant Cochabamba, fief de Morales, à La Paz.

Pour mener à bien ces opérations, les autorités ont déployé des moyens conséquents avec plus de 1700 policiers et 113 véhicules. Malgré la violence des affrontements, le ministre a tenu à souligner qu’aucune munition réelle n’avait été utilisée contre les manifestants.

Un pays paralysé, une population qui souffre

Depuis le 14 octobre et la mise en place des barrages par les agriculteurs pro-Morales, la Bolivie vit au rythme des pénuries et de la hausse des prix. Les blocages ont provoqué de longues files d’attente dans les stations-service et une flambée des prix des produits de base. La levée partielle des barrages vendredi a permis d’acheminer un peu de carburant et de fret, une bouffée d’oxygène pour une population à bout.

Les objectifs fixés ont été atteints (…). Les forces de police ont réalisé des progrès substantiels.

Eduardo Del Castillo, ministre de l’Intérieur bolivien

Morales, au cœur des tensions

Si les barrages ont officiellement été érigés pour protester contre les poursuites judiciaires visant Evo Morales, l’ex-président cristallise les tensions dans un pays encore marqué par la crise post-électorale de 2019. Accusé de “viol, trafic et traite d’êtres humains” pour une relation avec une mineure, Morales crie au complot politique depuis son exil.

Malgré la détermination affichée par le gouvernement, un retour au calme semble encore lointain en Bolivie. Le spectre d’une nouvelle crise politique et sociale majeure plane sur le pays andin, qui peine à tourner la page des années Morales. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si la stratégie musclée des autorités portera ses fruits ou au contraire attisera un peu plus les braises de la colère sociale.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.