En cette fin août 2023, tous les regards sont tournés vers Kazan, en Russie, où se tient le très attendu sommet des Brics. Cet événement, qui réunit les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, s’annonce comme un moment charnière dans les relations internationales. Au cœur de l’attention : Vladimir Poutine et son marathon diplomatique visant à démontrer l’échec de la politique occidentale d’isolement de la Russie depuis le début du conflit en Ukraine.
Un agenda chargé pour le président russe
Dès son arrivée à Kazan, Vladimir Poutine s’est lancé dans une série de rencontres bilatérales de haute importance. Parmi les entretiens les plus scrutés, celui avec le président chinois Xi Jinping. La Chine, grand partenaire asiatique de la Russie, lui apporte un soutien économique crucial dans le contexte des sanctions occidentales. Cette rencontre confirme la solidité des liens entre Moscou et Pékin face aux pressions extérieures.
Autre tête-à-tête très attendu : celui entre Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi. L’Inde, critiquée par les Occidentaux pour ses achats massifs de pétrole russe depuis 2022, joue un rôle clé dans la stratégie de diversification des partenariats de la Russie. Cette rencontre témoigne de la complexité des relations internationales, où les intérêts économiques et géopolitiques s’entremêlent.
Des invités de marque pour élargir le cercle
Au-delà des membres des Brics, le sommet de Kazan accueille également des dirigeants d’autres pays, illustration de la volonté de Vladimir Poutine de bâtir un front anti-occidental. Parmi eux, les présidents vénézuélien Nicolas Maduro et iranien Massoud Pezeshkian, deux alliés de poids dans la lutte contre “l’hégémonie” des puissances occidentales.
La présence du président turc Recep Tayyip Erdogan, bien que la Turquie ne soit pas membre des Brics, est également significative. Ankara, membre de l’OTAN mais aux relations complexes avec l’Occident, cherche à rejoindre le bloc pour des raisons principalement économiques. Un symbole fort de la reconfiguration des équilibres mondiaux.
L’ONU au cœur des discussions
Signe de l’importance de ce sommet, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fait le déplacement à Kazan. Après une rencontre avec Vladimir Poutine en avril 2022, qui n’avait pas permis d’avancée significative, les deux hommes doivent à nouveau s’entretenir, avec le conflit en Ukraine comme sujet central. L’ONU, qui tente de jouer un rôle de médiateur, espère pouvoir faire progresser les positions pour une « paix juste ».
Vers un réchauffement des relations Chine-Inde ?
En marge du sommet, une autre rencontre suscite beaucoup d’intérêt : celle entre Xi Jinping et Narendra Modi, la première en face-à-face depuis 5 ans. Les deux pays les plus peuplés du monde, à la frontière disputée, pourraient opérer un réchauffement de leurs relations après la conclusion d’un accord sur certains différends frontaliers. Un rapprochement qui pourrait peser dans les futurs équilibres géopolitiques.
Une nouvelle dynamique mondiale ?
Avec l’adhésion de quatre nouveaux membres en 2023 (Éthiopie, Iran, Égypte et Émirats arabes unis), le bloc des Brics représente désormais près de la moitié de la population mondiale et un tiers du PIB planétaire. Un poids qui en fait un acteur incontournable sur la scène internationale.
Ce XVème sommet des Brics sera donc scruté avec attention. Au-delà de la démonstration de force de Vladimir Poutine face aux sanctions occidentales, il pourrait marquer un tournant dans la reconfiguration d’un monde de plus en plus multipolaire. Entre enjeux économiques, rivalités de pouvoir et tentatives de médiation, les discussions de Kazan donneront sans doute le ton des relations internationales pour les mois et années à venir.
