Alors que les tensions sino-américaines s’intensifient sur fond de guerre technologique, la Chine vient de frapper un grand coup. Le pays a en effet annoncé la création du plus grand fonds d’investissement mondial dédié aux semi-conducteurs, ces composants électroniques devenus le nerf de la guerre économique et géopolitique.
44 milliards d’euros pour dominer le marché des puces
Pékin a réuni la bagatelle de 44 milliards d’euros auprès de diverses entités publiques et privées pour financer sa filière nationale de semi-conducteurs. L’objectif est clair : rattraper puis dépasser les États-Unis et les autres puissances technologiques dans ce domaine stratégique.
La Chine veut devenir autonome et incontournable sur toute la chaîne de valeur des semi-conducteurs, des équipements de production aux puces les plus avancées.
Analyse un expert du secteur
Réduire la dépendance aux technologies étrangères
Alors que Washington multiplie les restrictions pour limiter l’accès de la Chine aux technologies de pointe, Pékin contre-attaque. Ces investissements massifs doivent permettre au pays de réduire sa dépendance aux fournisseurs étrangers et de sécuriser ses approvisionnements en semi-conducteurs, essentiels dans de nombreux secteurs comme la défense, les télécoms ou l’intelligence artificielle.
- La Chine consomme plus de 60% de la production mondiale de puces mais n’en produit que 15%.
- Elle importe chaque année pour plus de 300 milliards de dollars de semi-conducteurs.
Une course à l’innovation effrénée
La Chine compte utiliser ce fonds pour doper sa R&D et stimuler l’innovation locale. Le pays vise notamment à développer des technologies de gravure de pointe pour produire des puces toujours plus petites et performantes.
Face à cette offensive, les États-Unis et leurs alliés tentent de garder une longueur d’avance. Mais dans cette course à l’innovation effrénée, l’avantage pourrait bien basculer du côté chinois grâce à la puissance de frappe financière inégalée de Pékin.
Vers un nouvel ordre technologique mondial ?
Si la Chine parvient à s’affranchir des fournisseurs étrangers et à produire ses propres semi-conducteurs avancés, cela pourrait rebattre les cartes de la géopolitique des technologies. Pékin disposerait alors d’un levier puissant pour asseoir sa domination dans les industries du futur.
On pourrait ainsi assister à l’émergence de deux écosystèmes technologiques rivaux, l’un dominé par les États-Unis, l’autre par la Chine. Un scénario qui fait craindre un découplage et une fragmentation de l’économie mondiale, avec des conséquences imprévisibles.
L’Europe à la traîne dans la bataille des semi-conducteurs
Face à ce bras de fer sino-américain, l’Europe semble en retrait. Malgré quelques initiatives pour relancer sa production de puces, le Vieux Continent accuse un retard important dans la course aux semi-conducteurs. Sans un sursaut et des investissements massifs, il risque de se retrouver dépendant de technologies étrangères dans des secteurs clés.
La souveraineté numérique et technologique sera l’un des grands enjeux du XXIe siècle. L’Europe doit se donner les moyens de peser dans cette compétition mondiale.
Alerte un haut responsable européen
La bataille pour la suprématie dans les semi-conducteurs ne fait que commencer. Avec son méga-fonds d’investissement, la Chine a marqué des points mais la partie est loin d’être gagnée. Une chose est sûre : celui qui maîtrisera cette technologie cruciale disposera d’un avantage décisif dans les prochaines décennies.
