C’est un réveil difficile pour le député RN de l’Oise David Magnier. Quelques heures seulement avant l’inauguration prévue de sa permanence parlementaire à Clermont ce samedi, les locaux ont été vandalisés dans la nuit de vendredi à samedi. Un acte de malveillance qui suscite l’indignation dans la classe politique.
Les vitres de la permanence brisées en pleine nuit
Selon une source proche du dossier, c’est au petit matin que les dégâts ont été constatés. Toutes les vitres de la façade ont été brisées, laissant des éclats de verre joncher le sol. Fort heureusement, personne ne se trouvait à l’intérieur des locaux au moment des faits. Une enquête a été ouverte par les forces de l’ordre pour tenter d’identifier les auteurs.
Malgré ce vandalisme, David Magnier a décidé de maintenir l’inauguration de sa permanence prévue cet après-midi. “Je ne céderai pas face à ces tentatives d’intimidation”, a-t-il déclaré. Le député entend ainsi démontrer sa détermination à exercer son mandat malgré les pressions et menaces.
Un acte “lâche et intolérable”
Dès l’annonce de cette attaque, les condamnations ont afflué du monde politique. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a dénoncé sur Twitter “une honte absolue”:
“Cette violence contre les élus est une honte absolue et devrait tous nous révolter. La démocratie c’est le débat et l’acceptation du désaccord.”
Même son de cloche du côté de la majorité présidentielle. Le ministre de l’Intérieur a fermement condamné “un acte lâche et intolérable” et promis que “tout sera mis en œuvre pour que les coupables soient interpellés et répondent de leurs actes devant la justice”.
Inquiétude face à la multiplication des violences contre les élus
Cette attaque contre la permanence de David Magnier s’inscrit malheureusement dans un contexte de recrudescence des violences visant les élus, tous bords politiques confondus. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur :
- En 2022, 1310 élus ont été victimes de menaces et agressions, soit 32% de plus qu’en 2021
- Les maires et parlementaires sont les plus visés
- La moitié des actes de malveillance sont des atteintes aux biens et dégradations
Face à ce phénomène, le gouvernement a annoncé un durcissement des peines encourues pour les auteurs de ces méfaits. Mais au delà de la réponse pénale, c’est un changement de climat qui semble s’imposer pour que le débat démocratique puisse se tenir sereinement.
“La démocratie, c’est le débat et l’acceptation du désaccord”
Comme le soulignait le président du Sénat Gérard Larcher en janvier dernier à l’occasion d’un colloque sur la démocratie locale :
“Notre démocratie ne pourra perdurer que si nous sommes capables d’échanger dans le respect mutuel. C’est à ce prix que la confiance entre les citoyens et leurs élus pourra être restaurée.”
Des mots qui font écho à ceux de Bruno Retailleau après les dégradations à Clermont. Pour le député de l’Oise, hors de question en tout cas de baisser les bras : “Ces tentatives d’intimidation renforcent au contraire ma détermination à œuvrer chaque jour auprès des habitants de ma circonscription”. L’enquête devra déterminer qui se cache derrière cet acte inqualifiable.