Au cœur de l’Ardèche, la paisible ville d’Annonay a été brutalement réveillée ce jeudi matin par une crue d’une violence inouïe. Sous les assauts répétés des eaux déchaînées, le centre-ville historique s’est retrouvé submergé en l’espace de quelques heures, plongeant les habitants dans un état de sidération. Alors que le bilan des dégâts commence à peine à être dressé, c’est déjà la crainte d’une nouvelle montée des eaux qui hante les esprits.
Une crue d’une ampleur exceptionnelle
Aux premières heures du jour, la rivière Deûme, d’ordinaire si tranquille, s’est muée en un véritable torrent de boue. Alimentée par des pluies diluviennes, elle a rapidement quitté son lit, déversant des flots tumultueux dans les artères de la ville. En quelques minutes à peine, le centre névralgique d’Annonay s’est retrouvé piégé sous près d’un demi-mètre d’eau. Une situation d’une gravité sans précédent, comme en témoigne Michel, riverain de longue date :
Franchement de mémoire, je n’avais jamais vu ça à Annonay. L’eau est montée d’un coup, ça a envahi la route et puis, en début d’après-midi, en trente minutes le torrent a disparu. Je n’aurais jamais cru que ça baisserait si vite.
– Un habitant d’Annonay
Une crue exceptionnelle que les experts attribuent à la conjonction de précipitations intenses et de la submersion de deux barrages situés en amont de la ville. Fort heureusement, contrairement à ce que laissait redouter la rumeur, le barrage du Ternay a tenu bon, évitant à la cité un scénario encore plus catastrophique.
Rues dévastées et dégâts matériels importants
Après la décrue aussi soudaine qu’inattendue, c’est un spectacle de désolation qui s’offre aux yeux des Annonéens. Les rues du centre-ville sont jonchées de débris, témoins silencieux de la furie des eaux. Voitures emportées, vitrines brisées, stocks de marchandises endommagés… Les dégâts matériels s’annoncent considérables, touchant de plein fouet commerçants et riverains.
Mobilisés dès les premiers instants, sapeurs-pompiers et services municipaux unissent leurs efforts pour sécuriser les zones sinistrées. Une tâche titanesque qui se heurte à l’ampleur des dégâts et aux dangers que représentent les structures fragilisées. Un par un, les bâtiments doivent être inspectés pour évaluer les risques, alors que les opérations de pompage battent leur plein pour évacuer les litres d’eau et de boue qui envahissent encore caves et garages.
L’angoisse d’une nouvelle vague destructrice
Malgré le retrait des eaux, la menace est loin d’être écartée pour Annonay. Selon les prévisions des autorités, une nouvelle vague de crue pourrait déferler sur la ville en fin de journée, ravivant les pires craintes chez des habitants encore sous le choc. Partout dans le centre-ville, c’est la course contre la montre pour mettre les biens les plus précieux à l’abri et évacuer les zones exposées.
Face à ce risque persistant, la municipalité a pris des mesures d’urgence pour protéger la population. Les établissements scolaires ont été fermés, les élèves confinés puis évacués préventivement. Un gymnase a été réquisitionné pour accueillir les personnes contraintes de quitter leur logement. Chacun retient son souffle, les yeux rivés sur une rivière Deûme qui menace à tout instant de sortir à nouveau de son lit.
Au terme de cette journée noire, les habitants d’Annonay tentent tant bien que mal de garder espoir, conscients que le plus dur est peut-être encore à venir. Unis dans l’adversité, ils font front pour affronter cette crue historique, dont les stigmates risquent de marquer durablement la cité ardéchoise. Un épisode dramatique qui rappelle, s’il en était besoin, la puissance dévastatrice que peuvent revêtir les éléments naturels lorsqu’ils se déchaînent.