C’est un nouveau coup dur pour l’un des monuments du football français. Alors que les Girondins de Bordeaux traversent la pire crise de leur histoire, un plan de sauvegarde de l’emploi a débuté cette semaine au sein du club, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. Pas moins de 86 salariés seraient concernés par ce vaste plan social, certains travaillant pour le club depuis plus de vingt ans.
Une conséquence de la relégation en National
Ce PSE, dont le coût est estimé entre 6 et 7 millions d’euros selon une source interne, est la conséquence directe et redoutée de la relégation administrative du club en National 2, le quatrième échelon national, actée cet été. Criblés de dettes, placés en redressement judiciaire, les Girondins paient au prix fort des années de gestion calamiteuse.
C’est une véritable hécatombe, un gâchis humain terrible. Certains de ces salariés sont là depuis les grandes heures du club.
confie un cadre sous couvert d’anonymat
Un club en perdition
Depuis plusieurs mois, les signaux d’alerte se multipliaient sur la situation préoccupante du club au scapulaire, incapable de redresser la barre sportivement et financièrement. La dette abyssale et l’absence de perspectives ont précipité ce monument du football français dans une spirale infernale.
La procédure de redressement judiciaire ouverte début 2023 laissait déjà présager de douloureuses conséquences sociales. Mais l’ampleur de ce plan de licenciement, qui touche un quart des effectifs, a créé une véritable onde de choc en interne. Du personnel administratif aux équipes techniques en passant par le centre de formation, aucun secteur n’est épargné.
La direction temporaire face au défi de la restructuration
Pour assurer la gestion courante du club pendant cette période de turbulences, un organigramme resserré d’une dizaine de personnes a été mis en place. Cette équipe de direction temporaire aura la lourde tâche de piloter cette restructuration d’envergure, tout en assurant un semblant de normalité au quotidien. Un véritable défi alors que le club, actuellement 14e de National 2, joue sa survie à court terme.
Cette cure d’austérité forcée sonne comme un terrible aveu d’échec pour ce club historique, passé en quelques années des sommets de la Ligue 1 aux tréfonds du football amateur. Quelles seront les conséquences sportives de ce plan social ? Le club parviendra-t-il à garder ses meilleurs éléments et à attirer des joueurs malgré ce contexte anxiogène ? Autant de questions en suspens alors que l’avenir des Girondins n’a jamais semblé aussi incertain.
Un crève-cœur pour les supporters
Dans les travées du Matmut Atlantique, ex-Stade Chaban-Delmas, l’inquiétude et la colère dominent chez des supporters profondément attachés aux valeurs et à l’histoire de ce club mythique. Beaucoup ont du mal à reconnaître leur équipe, rongée par les dissensions en interne et les déroutes sportives.
C’est un véritable naufrage, ô combien douloureux quand on aime ce club. On a l’impression d’assister, impuissants, à une lente agonie.
se désole un supporter historique
Si ce plan social permet d’assainir provisoirement les finances, il risque de laisser des traces profondes et durables. Au-delà de la perte de compétences et de mémoire du club, c’est tout un pan de l’histoire des Girondins qui s’effrite. L’union sacrée autour du club, déjà mise à mal ces derniers mois, pourrait se fissurer davantage.
Pour tenter d’apaiser les tensions, la direction temporaire a promis la plus grande transparence sur les critères et les modalités de ce plan de départs. Mais dans un contexte social déjà explosif, les négociations avec les représentants du personnel s’annoncent très tendues. Et l’impact de ce séisme social risque de se faire sentir pendant longtemps, bien au-delà des pelouses.
Une chose est sûre : il faudra plus qu’un miracle sportif pour sortir les Girondins de l’ornière et redonner de l’espoir à une communauté en perdition. Les prochains mois seront décisifs pour écrire la suite de l’histoire de ce club à nul autre pareil, à l’aube de son centenaire. Une histoire faite de grandeurs, de trophées et de personnages mythiques, mais aussi, désormais, de drames humains et de déchirures sociales.
Dans cette traversée du désert, les Girondins devront plus que jamais s’appuyer sur ce qui fait leur force depuis toujours : un ancrage local profond, une identité singulière et une combativité à toute épreuve. Car ce club si particulier dans le paysage du football français a démontré par le passé sa capacité à renaître de ses cendres. À condition de ne pas sacrifier son âme dans la tourmente.
