Après des années moroses, un vent de renouveau souffle sur l’industrie automobile. Et c’est à Paris, berceau historique de ce secteur, que le phénomène prend toute son ampleur avec le Mondial de l’Auto 2024. Plus qu’un simple salon, l’évènement s’annonce comme une véritable renaissance pour un secteur en pleine mutation.
Un plateau exceptionnel de constructeurs
Malgré un contexte difficile ces dernières années, les constructeurs automobiles ont répondu présents en masse pour cette édition 2024. Des géants mondiaux aux marques de niche, ce ne sont pas moins de 50 exposants qui investiront les 70 000 m² du parc des expositions de la Porte de Versailles.
Les constructeurs français seront à l’honneur avec un déploiement spectaculaire des groupes Renault, Peugeot et Citroën. Mais la concurrence étrangère ne sera pas en reste, des mastodontes allemands comme Volkswagen aux ambitieux challengers chinois comme BYD. Le retour très attendu de Ford après 10 ans d’absence témoigne de l’attractivité retrouvée du salon automobile parisien.
La voiture électrique, star incontestée
Sans surprise, les véhicules électriques tiendront le haut de l’affiche. Portée par des réglementations de plus en plus strictes et un engouement croissant des consommateurs, la transition vers l’e-mobilité est devenue un enjeu stratégique majeur pour les constructeurs.
Peugeot présentera ainsi en grande pompe ses nouveaux SUV électriques 3008 et 5008, tandis que Renault misera sur la très attendue nouvelle Renault 5 électrique. Les concept-cars futuristes ne seront pas en reste, à l’image de l’impressionnant Cadillac Lyriq ou de l’extravagant BYD YangWang U8, un SUV de 3,5 tonnes capable de flotter !
Ce salon est l’occasion de rendre à la voiture son attractivité, que l’écologie politique lui a déniée de façon excessive.
– Mathieu Flonneau, spécialiste de l’histoire automobile.
Innover pour séduire un nouveau public
Au-delà des modèles électriques, les constructeurs rivalisent d’imagination pour reconquérir les cœurs, en particulier des jeunes générations réputées moins sensibles aux sirènes de l’automobile. Design avant-gardiste, connectivité poussée, conduite autonome… Les innovations seront légion pour tenter de redonner ses lettres de noblesse à la voiture.
Tesla frappera les esprits avec son Cybertruck au look digne d’un film de science-fiction, tandis que Volkswagen présentera un concept-car aux lignes révolutionnaires conçu par une intelligence artificielle. Le luxe sera aussi en bonne place, avec les incontournables allemandes mais aussi des marques surprenantes comme DS ou la premium chinoise HiPhi.
Un évènement économique de premier plan
Avec un demi-million de visiteurs attendus, dont 5000 journalistes venus du monde entier, le Mondial de l’Auto reste un rendez-vous incontournable. Au-delà de l’exposition publique, c’est aussi dans les coulisses que se jouera l’avenir de l’industrie automobile avec de nombreuses rencontres stratégiques entre décideurs.
À l’heure où les constructeurs historiques vacillent face à l’offensive des nouveaux acteurs technologiques, où le réchauffement climatique impose une remise en cause radicale, le salon parisien entend bien s’affirmer comme LE grand salon européen, voire occidental. Une occasion unique de prendre le pouls d’un secteur en plein bouleversement.
Un pari audacieux mais prometteur
Organisé sur 6 jours au lieu des traditionnelles 2 semaines, avec un tarif d’entrée revu légèrement à la baisse, le salon automobile version 2024 joue la carte de l’accessibilité et de la dynamique. Un pari audacieux au moment où certains salons historiques comme Genève ou Francfort ont jeté l’éponge, faute de participants.
Mais les organisateurs sont confiants. Avec une ambition intacte et une mise en scène renouvelée, le Mondial de l’Auto entend bien redonner ses lettres de noblesse à un évènement jadis incontournable. L’avenir dira si cette stratégie portera ses fruits. Une chose est sûre : en octobre prochain, tous les regards seront braqués sur Paris, capitale mondiale de l’automobile le temps d’une semaine.
