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L’Intelligence Artificielle Générative Met-Elle un Frein à L’Économie Européenne ?

Malgré le potentiel révolutionnaire de l'IA générative, son déploiement est freiné en Europe par des réticences culturelles et réglementaires. Un handicap pour notre économie face aux États-Unis et à l'Asie ? Le PDG d'Inetum s'inquiète...

Alors que l’intelligence artificielle générative, incarnée par ChatGPT, promet des gains de productivité révolutionnaires, son déploiement semble marquer le pas en Europe. C’est le constat dressé par Jacques Pommeraud, PDG de la société de services numériques Inetum. Selon lui, des facteurs culturels et réglementaires propres au Vieux Continent freinent l’adoption de ces technologies dans les entreprises, à l’heure où l’économie européenne aurait pourtant bien besoin d’un coup de boost. Décryptage d’un enjeu crucial pour notre compétitivité.

L’IA Générative, une Opportunité Encore Peu Saisie en Europe

Presque deux ans après l’apparition fracassante de ChatGPT, l’euphorie semble quelque peu retombée de ce côté-ci de l’Atlantique. Si la plupart des entreprises et administrations européennes ont bien mené leurs premières expérimentations, rares sont celles qui sont passées à l’échelle. Un contraste saisissant avec les États-Unis et l’Asie, où l’IA générative infuse rapidement le quotidien des organisations.

Pourtant, le potentiel est là. Comme le souligne Jacques Pommeraud, ces outils permettent des gains de productivité substantiels sur de nombreux métiers. Mais alors, qu’est-ce qui coince ?

La Frilosité Européenne, un Frein Culturel

Selon le patron d’Inetum, c’est d’abord une question de mentalité. Contrairement à leurs homologues américains ou asiatiques, les dirigeants européens restent sceptiques. Non pas sur la technologie en elle-même, mais sur sa capacité à transformer en profondeur leur entreprise.

Ils ont peur des obstacles à lever : sociaux, juridiques, réglementaires… Notre principe de précaution freine le déploiement de l’IA générative.

– Jacques Pommeraud, PDG d’Inetum

Une prudence qui peut se comprendre au regard des bouleversements que ces outils peuvent entraîner sur l’emploi, l’organisation du travail ou encore la protection des données. Mais qui risque aussi de nous faire prendre du retard dans la course mondiale à l’innovation.

Un Cadre Réglementaire Encore Flou

Au-delà des réticences culturelles, c’est aussi l’absence d’un cadre juridique clair et harmonisé qui pénalise l’Europe dans le domaine de l’IA. Contrairement aux États-Unis ou à la Chine qui ont fait le choix d’une régulation a posteriori, l’UE a opté pour une approche de précaution avec son projet de règlement sur l’intelligence artificielle, actuellement en discussion.

Si cette volonté de poser des garde-fous éthiques est louable, elle génère aussi beaucoup d’incertitudes pour les entreprises, notamment sur la qualification des algorithmes “à haut risque”. De quoi refroidir plus d’un dirigeant à l’idée de se lancer.

Trouver le Juste Équilibre

Pour Jacques Pommeraud, il est urgent que l’Europe trouve le bon dosage entre protection et innovation si elle veut rester dans la course. Cela passe par une clarification rapide du cadre réglementaire, mais aussi par un changement de logiciel mental.

La France a vraiment besoin de réaliser des gains de productivité […] Il faut changer de braquet.

– Jacques Pommeraud, PDG d’Inetum

Un appel à saisir pleinement le potentiel de la transformation numérique, dont l’IA générative est un des leviers les plus prometteurs. Sous peine de voir notre compétitivité et notre économie digitale décrocher durablement.

L’enjeu est de taille pour l’Europe. Saura-t-elle trouver le bon équilibre entre précaution et audace pour ne pas rater le train de l’IA ? La réponse dans les mois et années à venir sera déterminante pour notre avenir économique et technologique.

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