Un drame secoue actuellement la ville de Mulhouse, mettant en lumière les possibles ramifications d’un conflit politique lointain. Vidadi Isgandarli, un opposant azerbaïdjanais de 62 ans ayant trouvé refuge en France, a été sauvagement poignardé dimanche matin devant son domicile. Malgré une prise en charge rapide, il a malheureusement succombé à ses blessures deux jours plus tard. Mais au-delà de la tragédie humaine, c’est la piste d’un assassinat politique commandité par le gouvernement de Bakou qui est aujourd’hui privilégiée par les proches de la victime.
Une attaque d’une violence inouïe
Les faits se sont déroulés dimanche matin, alors que Vidadi Isgandarli sortait de chez lui. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait été agressé par trois individus qui lui ont assené une dizaine de coups de couteau, principalement au niveau du buste et de la tête. Malgré la brutalité de l’attaque, la victime est parvenue à se dégager et à donner l’alerte, avant d’être prise en charge et transportée dans un état grave à l’hôpital de Mulhouse.
Malheureusement, après deux jours de lutte, Vidadi Isgandarli a finalement succombé à ses blessures mardi. Le parquet de Mulhouse a immédiatement ouvert une enquête pour “tentative de meurtre”, confiée au Service Régional de Police Judiciaire. Mais très vite, la piste d’un assassinat politique a été avancée par l’entourage de la victime.
Un opposant de longue date au régime de Bakou
Car Vidadi Isgandarli n’était pas un homme ordinaire. Militant de longue date de l’opposition azerbaïdjanaise, il avait dû fuir son pays en 2017 après avoir subi des pressions et des menaces. La France lui avait alors accordé l’asile politique, reconnaissant le danger qu’il encourait.
Son frère, interrogé par les médias, ne cache pas ses soupçons :
“Vidadi a consacré toute sa vie à la politique en s’opposant au régime actuel. Nous sommes sûrs que le gouvernement azerbaïdjanais a envoyé ces tueurs.”
Le frère de Vidadi Isgandarli
Faut-il privilégier la piste politique ?
Si ces accusations sont graves, la prudence reste de mise à ce stade de l’enquête. Le parquet souligne qu’aucun élément ne permet pour l’instant de confirmer un lien entre l’agression et l’engagement politique de la victime. Les policiers chargés des investigations devront explorer toutes les pistes avant de privilégier une hypothèse.
Il faut également noter que Vidadi Isgandarli avait déjà été agressé à son domicile il y a deux ans par des habitants de son quartier, apparemment en raison de “comportements inappropriés”. Un antécédent qui pourrait aussi orienter une partie des recherches.
Un crime qui soulève de nombreuses questions
Quoi qu’il en soit, ce meurtre soulève de nombreuses interrogations et place Mulhouse au coeur d’une possible affaire d’Etat aux ramifications internationales. Si la piste de l’assassinat politique venait à se confirmer, cela signifierait qu’un gouvernement étranger est prêt à poursuivre ses opposants jusqu’en France, bafouant notre souveraineté et le droit d’asile.
Le déroulement des investigations et les éléments qui seront mis au jour dans les prochains jours seront donc suivis avec la plus grande attention. En attendant, une famille pleure un mari, un père, un frère, fauché dans des circonstances aussi brutales que troubles. L’heure est au deuil et au recueillement, dans l’espoir que la vérité et la justice finiront par triompher.