Antoine Armand, fraîchement nommé ministre de l’Économie, semble cultiver un double discours entre ses interventions médiatiques et ses propos tenus lors de sa campagne électorale sur le terrain, loin des caméras. Une posture qui soulève des interrogations quant à la cohérence de son positionnement politique.
Une main tendue à la gauche, l’autre qui repousse l’extrême droite
Invité ce matin sur France Inter, Antoine Armand a affiché sa volonté d’ouverture envers toutes les sensibilités politiques, y compris la France Insoumise :
Ma porte restera toujours ouverte, y compris à LFI. Si un député a été élu et qu’on ne respecte pas sa fonction, on n’a pas compris ce que c’est la démocratie.
Antoine Armand, ministre de l’Économie
Pourtant, dans le même temps, il n’a pas hésité à exclure le Rassemblement National de “l’arc républicain”, estimant que sa porte resterait fermée aux élus RN. Une position tranchée qui tranche avec ses appels au dialogue.
Un discours plus nuancé en campagne
Mais ces propos contrastent fortement avec ceux tenus par Antoine Armand lors de ses déplacements de campagne. Loin des micros et des caméras, le ministre semble en effet beaucoup plus enclin à défendre le programme de son parti, n’hésitant pas à reprendre à son compte certaines idées portées par le RN.
Une posture qui interroge sur la sincérité de son engagement et qui n’a pas manqué de susciter des réactions parmi la classe politique. Marine Le Pen a ainsi fustigé “l’hypocrisie” et le “double discours” du ministre. De son côté, Michel Barnier a sèchement recadré son ministre, l’appelant à davantage de cohérence entre ses paroles et ses actes.
Un positionnement à clarifier
Au-delà de la polémique, ces incohérences mettent en lumière les difficultés d’Antoine Armand à se positionner clairement sur l’échiquier politique. Tiraillé entre la volonté d’afficher une image d’ouverture et la nécessité de répondre aux attentes de son électorat, le ministre peine pour l’heure à trouver un juste équilibre.
Il lui faudra pourtant rapidement clarifier son positionnement s’il veut s’imposer durablement dans le paysage politique. Car à trop souffler le chaud et le froid, Antoine Armand risque de perdre en crédibilité et de prêter le flanc aux attaques de ses adversaires.
Une chose est sûre : le nouveau ministre de l’Économie n’a pas fini de faire parler de lui. Et il lui faudra faire preuve de davantage de constance s’il veut convaincre les Français du bien-fondé de son action.