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Escalade des tensions entre Israël et le Liban : le conflit s’envenime

Les bombardements israéliens meurtriers dans le sud du Liban ont déjà fait plus de 500 morts, dont des dizaines d'enfants. Le Hezbollah brandit la menace de représailles massives. Le Liban, tétanisé, craint de basculer dans une guerre totale. Retour sur une escalade militaire explosive...

Le Liban retient son souffle, alors que l’escalade militaire avec Israël atteint des sommets. En à peine deux jours, les frappes aériennes dévastatrices de l’aviation israélienne sur le sud du pays ont fait plus de 500 morts, dont une cinquantaine d’enfants, et des milliers de blessés. Des dizaines de milliers de Libanais fuient les bombardements pour se réfugier à Beyrouth ou plus au nord.

Face à ce déchaînement de violence, le mouvement chiite Hezbollah, très influent au Liban, agite à son tour la menace de représailles massives contre Israël. Son leader Hassan Nasrallah a promis “un châtiment en temps et en heure” pour venger les victimes civiles. Malgré son affaiblissement ces dernières années, le Hezbollah dispose toujours d’un important arsenal de missiles capable d’atteindre le territoire israélien.

Israël intensifie sa campagne au sud du Liban

L’escalade a été initiée par Israël suite à des tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord du pays la semaine passée. Ces tirs n’avaient fait aucune victime côté israélien mais le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné une réponse massive.

Depuis 48 heures, l’aviation israélienne pilonne donc le sud du Liban, visant selon elle uniquement des positions et des caches d’armes du Hezbollah. Mais sur le terrain, ce sont surtout des quartiers résidentiels, des écoles et des hôpitaux qui sont touchés. Les morts se comptent par centaines, et les blessés affluent dans des hôpitaux débordés.

Exode des populations du sud vers Beyrouth

Affolées, des milliers de familles libanaises ont fui leur maison du jour au lendemain pour échapper au déluge de bombes. On assiste à un exode massif vers Beyrouth et le nord du pays. Les réfugiés arrivent hagards dans la capitale, encore sous le choc.

Ils sont arrivés sans rien. Ils se rappelaient que nous les avions déjà accueillis pendant la guerre de 2006. Ils sont encore traumatisés.

témoigne Mohammad, directeur d’une école de Beyrouth transformée en centre d’accueil

La situation humanitaire devient critique pour ces déplacés qui manquent de tout. A Beyrouth, les écoles et les mosquées ouvrent leurs portes pour les héberger. Des ONG tentent de pourvoir à l’urgent mais font face à un afflux incessant.

Le spectre d’une nouvelle guerre

Cette escalade militaire fait ressurgir le spectre de la guerre dévastatrice de 2006 entre Israël et le Hezbollah. A l’époque déjà, Tsahal avait bombardé massivement le Liban pendant plus d’un mois, faisant près de 1200 morts côté libanais, en grande majorité des civils.

La menace proférée mardi par le Hezbollah de riposter avec force aux frappes israéliennes fait redouter le pire. Malgré son implication dans la guerre en Syrie et des dissensions internes, la milice chiite dispose toujours de milliers de roquettes de moyenne et longue portée.

Si Israël veut en découdre, on est prêts pour une longue confrontation. On a les moyens de lui faire payer le prix fort.

a averti un haut responsable du Hezbollah

Du côté de l’État libanais, c’est la consternation. Le pays est déjà plongé dans une profonde crise économique et politique. Il se remet à peine de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth en 2020. Cette nouvelle escalade avec Israël pourrait lui porter le coup de grâce. Le gouvernement a appelé la communauté internationale à faire pression pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.

Craintes d’une déflagration régionale

Les chancelleries occidentales s’inquiètent qu’un embrasement entre Israël et le Hezbollah ne dégénère en conflit régional. L’Iran, parrain de la milice chiite libanaise, pourrait être tenté de s’en mêler. Téhéran a mis en garde Israël contre toute “aventure militaire” au Liban.

De son côté, Washington a affiché son soutien à “Israël et son droit à se défendre” tout en appelant à la “retenue”. Mais sur le terrain, c’est l’escalade qui prévaut. Mardi soir, l’armée israélienne massait des chars à la frontière libanaise, laissant craindre une possible incursion terrestre.

Pris en étau, le Liban semble au bord du gouffre. La spirale de violences avec Israël vient fragiliser encore plus un pays à la dérive. Si le Hezbollah met ses menaces à exécution, c’est une véritable guerre qui s’annonce, aux conséquences potentiellement dévastatrices. Sauf désescalade de dernière minute, le Liban s’apprête à revivre ses heures les plus sombres.

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