La première-ministrable du Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, ne mâche pas ses mots au lendemain de la décision d’Emmanuel Macron d’écarter l’option d’un gouvernement NFP. Dans une interview accordée à Ouest-France, elle accuse le président de la République de jouer un jeu dangereux qui pourrait profiter à l’extrême droite lors de la présidentielle de 2027.
Une stratégie présidentielle vivement critiquée
Selon Lucie Castets, Emmanuel Macron cherche à poursuivre sa politique malgré la volonté de changement exprimée par les Français dans les urnes. En entamant de nouvelles consultations avec la droite et le centre droit, le chef de l’État s’éloignerait du message envoyé par les électeurs.
Cela me semble clair, il entend poursuivre sa politique, alors même qu’il reconnaît que les Français veulent du changement.
– Lucie Castets, première-ministrable du NFP
Le spectre d’une montée de l’extrême droite
Pour la candidate du NFP, la stratégie présidentielle risque de décourager les électeurs de se mobiliser à nouveau dans les urnes et d’ouvrir les portes de l’Élysée au Rassemblement national en 2027. Un scénario noir qui inquiète la gauche, déjà éprouvée par les derniers scrutins.
Un président omnipotent ?
Lucie Castets regrette qu’Emmanuel Macron cumule les rôles de « président, de premier ministre et de chef de parti ». Selon elle, le locataire de l’Élysée devrait se contenter de nommer un gouvernement issu du groupe majoritaire à l’Assemblée, en l’occurrence le NFP, et laisser le Parlement accorder ou non sa confiance.
Mais le président de la République semble en avoir décidé autrement, préférant maintenir le cap de sa politique malgré l’impasse politique actuelle. Une attitude qui passe mal auprès de l’opposition de gauche, bien décidée à ne pas se laisser marginaliser.
Vers une cohabitation impossible ?
Si Emmanuel Macron persiste dans sa volonté de gouverner avec le centre droit voire la droite, les chances d’une cohabitation avec le NFP semblent s’amenuiser de jour en jour. Lucie Castets, malgré sa détermination, pourrait bien voir ses espoirs de Matignon s’envoler face à l’inflexibilité présidentielle.
Reste à savoir si le chef de l’État parviendra à sortir de l’impasse politique dans laquelle le pays se trouve, sans pour autant donner l’impression de faire la sourde oreille aux aspirations exprimées dans les urnes. Un défi de taille pour celui qui se rêve en rassembleur, mais qui peine pour l’instant à convaincre au-delà de son camp.