Les rues de Marseille ont été le théâtre d’une scène surprenante le 25 juillet dernier. Très tôt le matin, dans le quartier de la Joliette, un homme en béquilles a tenté de dérober la caisse d’une échoppe ainsi que le sac à main de la gérante. Malgré son handicap apparent, nécessitant le port de bottes orthopédiques et l’usage de béquilles pour se déplacer, le malfaiteur n’a pas hésité à faire preuve de violence.
Alors que la commerçante le poursuivait courageusement pour récupérer ses biens, le voleur lui a arraché son collier dans sa fuite. Fort heureusement, le destin a mis sur la route de cette dame un policier en civil qui se rendait à son poste. L’agent a réussi à ceinturer l’individu particulièrement virulent malgré son handicap.
Un prévenu très agressif pendant sa garde à vue
Conduit au commissariat, le mis en cause, prénommé Mohamed et âgé de 36 ans, s’est montré extrêmement agressif durant sa garde à vue. Visiblement sous l’emprise de substances illicites, il s’en est pris verbalement à tous ceux qui croisaient son chemin :
- Les policiers en charge de son dossier
- L’interprète requis pour la procédure
- Et même son propre avocat commis d’office
Un comportement qui n’a pas plaidé en sa faveur lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille, et ce malgré le fait qu’il se soit calmé entre-temps et ait reconnu les faits qui lui étaient reprochés.
Trois condamnations antérieures pour des faits similaires
La procureure Louise Chrétien a rappelé à la barre que Mohamed avait déjà été condamné à trois reprises par le passé pour des délits similaires. Un passif qui a sans nul doute pesé dans la balance au moment du réquisitoire, la magistrate réclamant une peine de 2 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre du prévenu.
Si son avocate, Me Sophia Bouzahar, a tenté d’atténuer la gravité des actes de son client en mettant en avant son état d’excitation passager dû aux médicaments et son apaisement depuis, les juges n’ont été que partiellement sensibles à ces arguments.
18 mois ferme pour cet énième délit
Au final, le tribunal a condamné Mohamed à une peine de 18 mois de prison ferme, assortie de la révocation d’un sursis antérieur de 4 mois. Le maintien en détention a été ordonné.
Le voleur devra en outre verser la somme de 1000 euros à sa victime en réparation du préjudice subi, une maigre consolation pour cette commerçante qui a vécu une expérience traumatisante.
Un signal fort envoyé malgré le handicap
Cette affaire illustre le fait que la justice ne transige pas avec les violences et la récidive, y compris lorsque leur auteur souffre d’un handicap physique manifeste. Le quartier de la Joliette, comme d’autres secteurs de Marseille, est régulièrement confronté à des actes de délinquance qui empoisonnent la vie de ses habitants et commerçants.
Il est essentiel que les peines prononcées soient à la hauteur de l’exaspération et du sentiment d’insécurité ressentis par la population, afin de dissuader les délinquants potentiels de passer à l’acte.
Un riverain excédé par la situation
Espérons que Mohamed, une fois sa peine purgée, prendra conscience de la nécessité de se réinsérer et d’abandonner définitivement la voie de la délinquance dans laquelle il semble s’être engagé. Un défi d’autant plus difficile à relever au vu de son handicap, mais qui reste indispensable pour le bien de tous et pour briser le cycle infernal de la récidive.