Les fantômes du terrorisme islamiste continuent de planer sur l’Europe. Selon les révélations du parquet fédéral suisse, un ressortissant algérien de 51 ans, détenu dans le pays, vient d’être inculpé pour soutien et participation «au groupe terroriste interdit “État islamique”». Une nouvelle qui ravive les craintes d’attentats sur le sol européen, et particulièrement en France, cible récurrente de l’idéologie djihadiste.
Un cheminement sinueux vers la Suisse
Le parcours de cet Algérien de 51 ans intrigue. Selon les autorités helvétiques, il aurait d’abord tenté de rejoindre les rangs de l’État islamique en Syrie en 2017. Échec de cette tentative, il se serait alors terré en Europe entre 2020 et 2021 avant de déposer une demande d’asile en Suisse en décembre 2021. Débouté, il aurait dû quitter le territoire mais a finalement été appréhendé peu après.
Contacts avec d’autres membres de l’EI en Europe
Le Ministère public de la Confédération (MPC) soupçonne le prévenu «d’avoir cherché, avant et après son arrivée en Suisse, à contacter d’autres membres et partisans de l’EI en Europe, et plus particulièrement en France, et à s’engager pour l’organisation». Des liens qui laissent présager de potentiels réseaux dormants sur le Vieux Continent.
La France, cible envisagée pour un attentat
Plus inquiétant encore, le MPC suspecte cet Algérien «d’avoir projeté un attentat terroriste au nom de l’EI en Europe, envisageant la France comme cible possible». Une révélation glaçante qui rappelle la vulnérabilité persistante de l’Hexagone face à la menace djihadiste, malgré les efforts conséquents déployés ces dernières années en matière de lutte antiterroriste.
Endoctrinement et possession de contenus violents
Outre ces graves accusations, le suspect est aussi poursuivi pour endoctrinement et possession de fichiers représentant des violences interdites. Un profil inquiétant, semblant profondément ancré dans l’idéologie mortifère de l’État islamique.
Le prévenu aurait cherché, avant et après son arrivée en Suisse, à contacter d’autres membres et partisans de l’EI en Europe, et plus particulièrement en France, et à s’engager pour l’organisation.
– Ministère public de la Confédération suisse
Ce nouveau cas illustre à quel point la vigilance doit rester de mise face aux velléités terroristes qui continuent d’émerger aux quatre coins de l’Europe. Une menace protéiforme, se logeant parfois là où on l’attend le moins, comme chez ce quinquagénaire algérien ayant trouvé refuge en Suisse.
Si la détermination des autorités judiciaires et sécuritaires est à saluer, cette affaire rappelle cruellement que le spectre du terrorisme islamiste est loin d’être dissipé. Chaque pays européen doit maintenir ses efforts dans la prévention de la radicalisation, le démantèlement des filières djihadistes et la coopération internationale.
Car derrière chaque projet d’attentat déjoué se cache la potentialité d’un drame évité. Un constat qui doit pousser l’Europe à ne jamais baisser la garde face à l’hydre islamiste qui continue de la menacer, près de 8 ans après les terribles attentats de Paris et Nice. La lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine, qui ne souffre d’aucun relâchement.