C’est un rassemblement empreint d’émotion qui s’est tenu ce mardi soir près du Trocadéro à Paris. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour rendre un vibrant hommage à Géraldine, une femme transgenre de 38 ans, sauvagement assassinée le 9 juillet dernier dans son appartement du XVIe arrondissement. L’appel à ce moment de recueillement avait été lancé par plusieurs associations de défense des droits des personnes trans et des travailleurs du sexe.
Une marche pleine de symboles
Roses blanches à la main, pancartes brandies dénonçant la transphobie et réclamant justice, les participants ont marché dans un silence empreint de dignité. Sur les panneaux, on pouvait lire des slogans percutants comme “Contre la transphobie d’État“, “répression trans = régression sociale“, “vos politiques nous tuent“. Un moment solennel pour dire stop à la haine et aux violences qui visent encore trop souvent la communauté transgenre.
Le témoignage poignant de la mère de Géraldine
Parmi les prises de parole, celle de la mère de Géraldine, venue spécialement du Pérou, a particulièrement ému l’assemblée. Avec des mots déchirants, elle a rendu hommage au courage de sa fille :
Géraldine s’est assumée en tant que femme dès dix ans. Je l’ai soutenue face à son père qui l’a exclue du domicile familial (…) Géraldine, tu pars de ce monde comme une martyr de la cause trans.
– La mère de Géraldine
Un suspect mis en examen, les associations pointent la transphobie
Pour rappel, un homme de 22 ans, soupçonné d’avoir tué Géraldine qui exerçait en tant qu’escort, a été mis en examen pour meurtre en raison de l’identité de genre et écroué. Selon ses premières déclarations, il l’aurait tuée après s’être rendu compte qu’elle était transgenre. Une “circonstance aggravante” aux yeux de la loi, mais que le suspect aurait tenté d’utiliser pour sa défense, preuve de la transphobie ambiante selon les associations.
Plusieurs revendications portées par les manifestants
Au-delà de l’hommage à Géraldine, ce rassemblement était aussi l’occasion pour les associations de porter plusieurs revendications :
- L’abrogation de la loi de 2016 contre la prostitution, jugée comme mettant en danger les travailleurs du sexe, surtout avec la répression accrue liée aux JO de Paris.
- Une meilleure prise en compte de la transphobie dans les textes de loi et les décisions de justice.
- Des politiques publiques volontaristes pour lutter contre les discriminations envers les personnes LGBTQI+.
Ce moment de solidarité aura en tout cas permis de mettre en lumière les violences incessantes subies par les personnes trans et de porter leur voix dans l’espace public. Un combat de longue haleine qui se poursuit, avec l’espoir que le sacrifice de Géraldine ne soit pas vain et que la société progresse enfin vers plus de tolérance et d’acceptation des différences. La route est encore longue mais la détermination des militants ne faiblit pas.