La campagne des élections législatives bat son plein, mais c’est une tout autre actualité qui secoue le Rassemblement National en Occitanie. Marie-Christine Parolin, conseillère régionale RN, vient en effet d’être exclue de son groupe politique suite à des propos pour le moins controversés sur la devise “Travail, Famille, Patrie”, tristement célèbre pour avoir été celle du régime de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale.
Retour sur une polémique embarrassante pour le RN
Tout a commencé fin mai lors d’un débat sur une radio locale aveyronnaise. Interrogée sur son souhait de remplacer la devise républicaine “Liberté, Égalité, Fraternité” par “Travail, Famille, Patrie”, Marie-Christine Parolin, alors candidate RN aux législatives en Aveyron, avait répondu par l’affirmative. Des propos qui n’avaient sur le moment pas fait grand bruit, avant de resurgir quelques semaines plus tard, à l’approche du second tour des élections.
Une exclusion du groupe RN qui ne dit pas son nom
Face à la polémique naissante, la réaction de la direction du Rassemblement National en Occitanie ne s’est pas fait attendre. Ce dimanche, Yoann Gillet, nouveau président du groupe RN au Conseil régional, a ainsi annoncé l’exclusion pure et simple de Marie-Christine Parolin, évoquant des propos “non conformes à la ligne du mouvement”. Une mise à l’écart qui s’apparente à un désaveu cinglant pour celle qui n’a finalement pas réussi à se faire élire députée en Aveyron il y a quelques jours.
Le groupe a décidé d’exclure Marie-Christine Parolin suite à des propos non conformes à la ligne du Rassemblement national.
– Yoann Gillet, président du groupe RN au Conseil régional d’Occitanie
Le spectre du passé qui ne passe pas
Si le RN a préféré couper court à la polémique en excluant rapidement la conseillère fautive, l’affaire vient rappeler à quel point la question du rapport à l’histoire, et notamment aux heures sombres de la collaboration, reste sensible pour l’extrême droite française. Malgré les efforts de dédiabolisation entrepris sous la houlette de Marine Le Pen, le parti semble toujours régulièrement rattrapé par des dérapages et des ambiguïtés idéologiques embarrassantes, comme l’illustre le cas similaire du candidat Laurent Gnaedig dans le Grand Est.
À l’heure où le Rassemblement National, fort de ses 89 députés, entend incarner la principale force d’opposition, ce genre de polémiques apparaît pour le moins malvenues. Elles viennent une nouvelle fois semer le doute sur la réalité de la “normalisation” d’un parti qui peine décidément à se défaire de ses vieux démons et à assumer pleinement son histoire. Une fragilité qui risque à terme de compliquer son ambition de conquête du pouvoir.